LE MESSAGE DE MURRAY RICHARDS NE PASSAIT PLUS CHEZ LES PANTHÈRES

C’est un véritable coup dur pour l’équipe nationale féminine. A moins de cinq mois de l’une des échéances les plus importantes pour le hockey belge, son coach, Murray Richards a annoncé qu’il arrêtait sa collaboration avec les Panthères. « Je ne me sentais pas capable d’offrir l’énergie suffisante pour emmener ce groupe au Championnat d’Europe en août prochain, explique l’Australien, qui dirige aussi l’équipe masculine de l’Antwerp. Je ne pouvais pas maintenir le même investissement que celui proposé au cours de ces 12 derniers mois. Je pense que l’arrivée d’un coach motivé avec une nouvelle approche pourra aider ce groupe à atteindre son objectif, à savoir une qualification pour les J.O. de 2012. »

Une décision qui intervient quelques semaines, seulement après un stage instructif de trois semaines en Afrique du Sud. « A titre personnel, il s’agissait d’un stage compliqué même si, au final, le bilan était ultra-positif. Nous avons vécu des moments difficiles pour le groupe et le staff. Mais c’était un mal nécessaire à ce moment clé de la préparation, avant le Champions Challenge 2 de Vienne et l’échéance de Mönchengladbach. Je partageais avec le staff un sentiment relativement positif en ce qui concerne notre progression. Mais cette vision des choses ne semblait pas être partagée par plusieurs joueuses du groupe. »
Et c’est effectivement ce qui se murmure avec pas mal d’insistance en coulisses. Le message ne passait plus avec certains éléments clés du noyau et il était important de prendre une décision radicale pour ne pas compromettre les chances de nos dames avant les échéances capitales de ces prochains mois.
Pourtant, le travail accompli par Murray Richards en trois ans est impressionnant. « Le moment dont je suis le plus fier est naturellement le retour de l’équipe en division A européenne en 2009. Ce titre nous a permis d’obtenir, aujourd’hui, une double chance de qualification pour les Jeux de Londres en passant soit par le Championnat d’Europe, soit par le qualificatif olympique. Je retiens aussi la mise en place d’un staff de qualité, un élément qui portera ses fruits pour les prochaines échéances. »

Un sentiment confirmé par son adjoint, Jean-Philippe Brulé. « Il a abattu un boulot considérable en remettant ce groupe dans le droit chemin. Il s’est battu pour mettre en place une structure solide et identique à celle des messieurs. Je considère qu’il avait encore toute une série de choses à enseigner à cette équipe. Mais il est évident que le nouveau coach va pouvoir se baser sur ces acquis pour pousser l’équipe vers la qualification. »

Une démission qui survient seulement quatre mois après celle de son compatriote chez les hommes, Adam Commens, retourné au pays pour diriger l’équipe nationale féminine australienne. Alors, l’Anversois d’adoption a-t-il lui aussi des envies de retour au pays pour reformer le duo qui avait conduit les Red Lions à une qualification olympique à Manchester en 2007 ? « Je n’ai pas de projets au niveau international dans l’immédiat. Mon unique centre d’intérêt, pour ces prochains mois, sera la division d’honneur avec l’Antwerp. Je suis bien conscient que la situation n’a pas été évidente pour le club et les joueurs durant ces trois dernières années. Je leur suis d’ailleurs très reconnaissant de la liberté qu’ils m’ont laissée pour suivre mon programme avec l’équipe nationale. »

C’est tout naturellement Jean-Philippe Brulé qui assurera la période transition et qui dirigera le groupe lors des prochaines séances d’entraînements mais aussi lors des deux rencontres amicales face à l’Angleterre, prévue les 21 et 22 mars prochain à Bisham. « J’ai eu des discussions avec la fédération pour reprendre l’intérim à court terme et continuer le programme, conclut de son côté le responsable de l’école des jeunes du Racing. Il est important pour le groupe de ne pas perdre de temps vu les prochaines échéances. Pour le poste de T1, ce serait un grand honneur si on me le confiait, mais je sais que Bert Wentink a besoin d’analyser calmement la situation afin de prendre la meilleure décision pour le futur de l’équipe. »

Laurent Toussaint, In Le Soir, lundi 14 mars 2011.


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