Raoul Ehren : « Le processus pour réduire l’écart avec les autres nations bat son plein »

C’est à Valence que les Panthères ont posé leurs valises depuis le début de la semaine. Une parenthèse ensoleillée mais rythmée qui doit permettre au nouveau T1 de poser les jalons de son projet dont l’une des ambitions principales est d’obtenir rapidement des résultats pour redonner confiance à un groupe dont le seul objectif de 2021 sera l’Euro à Amsterdam.

Raoul Ehren, comment se sont déroulés vos premiers pas en tant que T1 ?
« De manière idéale puisque j’ai la chance de pouvoir passer immédiatement huit jours avec mon groupe en stage. Je suis très enthousiaste à l’idée de relever ce défi. Nous disputerons également trois rencontres face à un adversaire redoutable (NDLR : la Belgique a remporté le premier duel 1-2) puisque l’Espagne a remporté la médaille de bronze à la dernière Coupe du monde et au Championnat d’Europe. Cela constituera donc un très bon défi pour l’équipe. »

Avez-vous hésité longtemps avant d’accepter le défi de la Fédération ?
« J’avoue d’abord que j’ai été surpris par la décision de Niels. Mais une fois que l’on m’a proposé le poste, il m’a d’abord fallu une demi-journée pour peser toutes les implications de ce choix et régler les aspects pratiques. Une fois que ma décision était prise, j’ai immédiatement appelé le directeur technique national, Adam Commens, pour lui dire que j’étais prêt à relever le défi. »

De l’extérieur, on avait l’impression qu’il y avait quelque chose de cassé entre Niels Thijssen et ses joueuses. C’est une mauvaise idée que se faisaient les journalistes ?
« Je ne partage pas ce sentiment. Et d’ailleurs je ne pense pas que Niels ait évoqué cela comme une des raisons de son départ. »

Pourquoi avait-il décidé de ne plus coacher en bord de terrain et de suivre plutôt les matchs depuis la tour vidéo ?
« C’est quelque chose que vous voyez souvent. Les coachs de l’Australie et de la Grande-Bretagne font de même. Dans un staff, vous êtes toujours à la recherche d’une organisation dans laquelle tout le monde peut fonctionner de manière optimale. C’était le choix de Niels car celui lui convenait mieux. Mais je précise que cela ne changeait rien. Il restait bien, en toutes circonstances, l’entraîneur principal des Red Panthers. »

En 2020, l’équipe a manqué de constance et l’évolution ne semble pas suffisante pour s’installer de manière stable dans le top 8 mondial. Est-ce également votre point de vue ?
« Non, absolument pas. Cette année, nous avons fortement rajeuni le groupe et nous avons disputé neuf rencontres en nous appuyant sur un noyau élargi. Et nous avons d’ailleurs obtenu de beaux résultats face à des équipes bien mieux classées que nous comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou la Grande-Bretagne face à qui nous avons arraché un partage, à Uccle Sport. Les défaites face à l’Allemagne ou aux Pays-Bas n’ont rien d’anormal à ce stade puisqu’il s’agit de deux grands favoris pour remporter l’or olympique l’été prochain. Notre objectif est de devenir plus forts pour, enfin, combler structurellement l’écart que nous accusons actuellement. »

Et vous êtes sur la bonne voie ?
« Le processus pour réduire l’écart avec les autres nations bat son plein. Mais nous ne réussirons pas d’un seul coup. Chaque équipe a besoin de temps pour accomplir ce trajet en utilisant la méthode essai-erreur. Toutefois, je suis absolument convaincu que les joueuses possèdent les cartes en main pour relever ce défi. »

Avez-vous l’intention de rappeler d’anciennes joueuses comme Emilie Sinia ou Jill Boon, qui avaient quitté le groupe après la non-qualification pour les Jeux de Tokyo ?
« Non. Après avoir raté les JO, nous avons opéré un rajeunissement des cadres et un élargissement du groupe. Un choix qui permet de voir les bons résultats du programme Be Gold. De nombreuses joueuses talentueuses ont intégré l’équipe et elles se débrouillent très bien. »

Quel sera le style de jeu de la Belgique avec Raoul Ehren à sa tête ?
« La base, c’est de s’appuyer sur une bonne organisation qui nous permettra de mettre beaucoup de pression sur notre adversaire. Tout cela en utilisant au maximum notre vitesse et notre créativité. »

Vous terminez également la saison comme T1 à Den Bosch. Être coach des Red Panthers ne constitue pas un emploi à temps plein ?
« Je ne relèverai pas ce défi tout seul puisque je suis accompagné d’un staff compétent et très expérimenté. Nous avons soigneusement étudié le programme international et celui du championnat néerlandais. Et nous avons constaté que cela ne poserait pas le moindre problème de combiner les deux fonctions. »

Propos recueillis par Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 19 décembre 2020.

Photo : Virginie Lefour (Belga).

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