Thomas Briels n’en a pas encore fini avec les Red Lions

Après les départs, temporaires ou définitifs, conjugués de John-John Dohmen, Felix Denayer ou Jérôme Truyens, c’est finalement Thomas Briels qui a récupéré le brassard de capitaine des Red Lions lors des deux rencontres amicales face à la France. Un juste retour des choses pour ce fidèle serviteur de l’équipe nationale (274 sélections) qui, à 29 ans, a toujours autant faim de hockey et de victoires. Entretien.

Thomas, un premier match d’abord sur ces deux victoires face à la France ?
« Nous avons démontré de belles choses alors qu’il s’agit typiquement du genre de rencontres qui peut tourner mal, vu le climat, le peu de public et le manque d’enjeu. Si tu ne mets pas de rythme et d’énergie, le match peut vite tourner à rien. »

Pourquoi est-il important de disputer ce type de rencontres pour les Red Lions ?
« C’est bien entendu pour l’intégration des jeunes mais aussi, tout simplement, pour recommencer un cycle après une longue période de décompression après la médaille olympique. Il est important pour les jeunes d’assimiler nos valeurs et d’intégrer le groupe le mieux possible. C’est chouette de voir de nouveaux visages et nous allons tous travailler très dur pour atteindre nos nouveaux objectifs. »

Ce n’est pas trop compliqué de retrouver l’envie et le courage d’entamer un nouveau cycle après avoir vécu un été aussi formidable ?
« Il y a eu beaucoup de célébrations et il est important, à un moment, de rebasculer vers de nouveaux projets. Car si nous patientons trop longtemps, les autres nations vont progresser et se rapprocher de nous. Ce n’est pas simple d’arriver au sommet mondial mais c’est encore plus compliqué d’y rester. Mais c’est vrai que quand tu retournes au fitness pour la toute première fois, tu te demandes un peu ce que tu fais là. Mais c’est quand même bien plus agréable de jouer au hockey et de faire le sport que tu aimes que de passer 8 heures par jour derrière un bureau. Nous ne pouvons réellement pas nous plaindre »

Vous avez déjà discuté des prochaines échéances ?
« Oui, nous avons eu nos premiers meetings à l’hôtel, lors de notre court séjour à Lille. Nous savons très bien que ce ne sera pas simple mais nous avons déjà fixé des premiers objectifs pour 2017. Nous allons disputer deux beaux tournois et nous voulons aller chercher de nouveaux résultats. Nous avons l’équipe pour le faire même si nous sommes conscients que ce ne sera pas évident puisque nous avons perdu énormément d’expérience en un seul coup. Le moteur de l’équipe est parti en un coup avec ces trois départs dans le milieu de terrain. Mais c’est un beau défi qui s’offre à nous durant ces prochains mois. »

Tu es aujourd’hui un des plus vieux de l’équipe. Qu’est-ce qui t’as décidé à poursuivre l’aventure à 29 ans ?
« Après les Jeux, je me suis dit que je venais certainement de vivre le mois le plus formidable de mon existence. Réussir un podium olympique dans une discipline collective qui n’est pas la plus populaire en Belgique. J’ai encore envie et j’ai une profession (ndlr : podologue) qui me permet de travailler un jour par semaine aux Pays-Bas. Je dispose également d’horaires très flexibles. Je peux donc continuer à placer le hockey au premier plan tout en acquérant petit à petit de l’expérience dans mon travail. Si mon corps tient le coup, je ne veux pas arrêter. Je veux aider les jeunes à réussir leur intégration dans le groupe des Red Lions. »

Tu espères donc disputer les Jeux de Tokyo ?
« Exactement. Mais, dans le sport de haut niveau, c’est toujours compliqué de prévoir. Tout change trop vite. Tu dois prester et ton corps doit suivre. Mais je possède beaucoup d’expérience pour bien gérer les efforts et rester au sommet physiquement. Le hockey va de plus en plus vite et si tu n’es pas à ton meilleur niveau, il est impossible de tenir le coup durant tout un tournoi. Mais, à l’heure actuelle, je me sens parfaitement bien et la saison a parfaitement bien débuté au Dragons. »

Interview : Laurent Toussaint

Photo : ARBH/World Sport Pics.

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