Dès le premier jour où Lucas et Mathieu De Mot (23 et 26 ans) ont présenté leur projet de tour du monde, tout le monde s’est enthousiasmé pour l’idée géniale. 30.000 kilomètres à vélo avec, en toile de fond, une sensibilisation environnementale et une récolte de fond pour la fondation Goodplanet, spécialisée dans l’éducation des publics à cette problématique. Les deux joueurs, vice-champions de Belgique avec le Racing, la saison dernière, ont décidé de tout quitter pendant un an pour traverser les cinq continents. Europe, Afrique via le détroit de Gibraltar. Transfert en avion vers l’Amérique du Sud, puis l’Océanie et l’Asie pour rejoindre l’Europe et rallier leur point de départ : Bruxelles.
Parti le 3 septembre dernier depuis le terrain du Racing, à Uccle, les deux frères ont déjà traversé l’Europe et l’Afrique pour atteindre l’Amérique du Sud. Plus de 3.700 kilomètres parcourus et une belle occasion de dresser un premier bilan de cet exploit complètement fou. « Nous nous rendons surtout compte de l’importance de la préparation pour un tel projet, embraye Lucas De Mot, le plus jeune des deux frères (23 ans). L’itinéraire à suivre, le matériel, la condition physique, etc. Toutes ces choses ne sont pas à laisser au hasard et nous avons l’impression d’avoir été bien préparés ! Nous pédalons énormément et commençons à pouvoir chercher beaucoup plus de km par jour qu’avant. Nous pouvons à présent pédaler entre 120 et 130 kilomètres en une journée sans trop nous fatiguer. »
Mais ce périple à travers les cinq continents est également une belle occasion pour aller à la rencontre des habitants des villages traversés. « Chaque soir nous nous arrêtons quand nous sentons la fatigue ou lorsque l’obscurité nous empêche de continuer. Nous nous mettons alors à la recherche d’un endroit en sonnant aux portes pour demander aux gens de nous héberger. En Belgique et en France nous avons trouvé tous les soirs un logement chez l’habitant. Au nord de l’Espagne c’était catastrophique, les gens, presque agressifs, nous claquaient la porte à la figure. Cela s’est ensuite amélioré plus nous descendions vers le Sud. Le Maroc était certainement le pays le plus accueillant jusqu’ici puisque personnes ne nous a refusé l’hospitalité. Certaines familles ne voulaient même plus nous laisser partir. Ils nous invitaient à rester chez eux afin de pouvoir nous reposer… »
Et cela fait donc près de quarante jours que Lucas et son frangin n’ont plus eu l’occasion de tenir un stick entre les mains. « C’est vrai que nous n’avons pas eu l’occasion de jouer au hockey depuis un petit temps,mais dans moins de vingt jours, nous arriverons à Buenos Aires. Nous resterons une semaine sur place et nous entraînerons deux fois avec l’équipe du Lomas Atletic Club où Matthieu a joué durant une saison. »
Un éloignement du pays et d’une discipline qui a rythmé leur vie depuis leur plus jeune âge qui n’empêche pas les Bruxellois de suivre assidument les prouesses de leurs coéquipiers. « Nous consultons régulièrement les résultats et nous sommes très heureux de voir que le Racing est bien installé dans le haut du classement. Nous sommes également en contact avec de nombreux joueurs et nous les encourageons au maximum. Enfin, nous calculons notre itinéraire pour être certain de disposer d’un accès à internet le week-end de l’EHL. Nous croisons les doigts pour que le Racing et le Dragons passentce premier tour. »
Et la suite du périple s’annonce réellement magnifique puisque les deux accros du vélo vont poursuivre leur route au Brésil et atteindre l’Argentine où ils séjourneront à Buenos Aires. Il sera alors grand temps d’attaquer les 3.400 kilomètres jusqu’à Ushuaia, la ville la plus au sud de la planète, en passant par les magnifiques paysages de Patagonie. Chapeau bas messieurs !
Laurent Toussaint, In Le Soir, lundi 17 octobre 2011