Ces dernières semaines, les arbitres du championnat de Belgique ont une nouvelle fois été pointés du doigt à diverses reprises. Dernier exemple en date<TH>: la rencontre de division d’honneur entre le Beerschot et le Waterloo Ducks, rejouée, jeudi dernier, suite à une bataille juridique tranchée par le Comité de contrôle de l’ARBH, qui donnait raison aux Brabançons qui avaient déposé une plainte auprès de la fédération pour « divagation arbitrale ».
Et si le corps arbitral est souvent mis sur la sellette par les joueurs, les dirigeants et les spectateurs à l’issue des matchs du dimanche après-midi, Pierre Gougnard, le président du Comité d’arbitrage, se veut pourtant assez serein vis-à-vis de toutes ces critiques. « Nous ne possédons pas véritablement de données objectives permettant d’affirmer que les arbitres seraient plus critiqués aujourd’hui. Mais il y a cependant plusieurs raisons qui pourraient l’expliquer comme la méconnaissance générale des règles. On assiste à une augmentation du nombre de spectateurs, dont une partie croissante n’a pas une bonne connaissance des règles. Les arbitres sont, ainsi, régulièrement confrontés à des spectateurs qui hurlent pendant le match mais qui, après avoir reçu des explications après la rencontre, finissent par admettre que celui-ci avait raison. Enfin, les joueurs ne possèdent pas toujours non plus une connaissance optimale des règles. »
Mais ce n’est pas tout, le chemin emprunté par le hockey vers le plus haut niveau implique également de nouvelles contraintes. « La professionnalisation des encadrements des équipes a modifié l’approche du hockey, poursuit encore l’ancien président du Waterloo Ducks. Les enjeux ne sont plus uniquement sportifs, la pression est plus forte. Enfin, il est évident pour tous ceux qui arpentent régulièrement les terrains de hockey, que le sport a beaucoup évolué. Le jeu est beaucoup plus rapide et le hockey moderne requiert des arbitres sportifs, passionnés et engagés. L’apprentissage prend plus de temps, et le top niveau ne laisse plus de droit à l’erreur. »
Et, aujourd’hui, Pierre Gougnard et son équipe souhaitent mettre en place, au plus vite, des actions concrètes pour améliorer la perception que se fait le public de l’arbitrage en général. « Nous avons plusieurs chantiers en cours, à commencer par l’amélioration de la condition physique des arbitres. Après une phase de conscientisation, le comité d’arbitrage a mis à la disposition des arbitres un programme physique quasi personnalisé adapté à la spécificité de l’arbitrage. Enfin, depuis cette saison, nous avons instauré des tests physiques contraignants dont le niveau augmentera chaque année. »
Et pour aller dans cette direction, il faut également susciter de nouvelles vocations. «Nous souhaitons pouvoir créer une véritable concurrence pour les arbitres de l’élite en augmentant, de manière importante, leur nombre. Cela nous permettra, à terme, de mettre en place une véritable sélection pour les rencontres de division d’honneur. Enfin, dernier aspect important, nous devons amplifier la formation et l’accompagnement des arbitres. Il est capital de développer le coaching de nos arbitres en utilisant la vidéo. »
Laurent Toussaint, In Le Soir, lundi 26 avril 2010.
Retrouvez, dès ce mardi, la totalité de l’interview de Pierre Gougnard sur Hockeybelgium.be