L’ambiance était loin d’être à l’euphorie à l’issue de cette seconde victoire acquise, à nouveau, aux forceps face au pays hôte. En effet, malgré une belle supériorité dans le jeu, les joueurs belges ont peiné pour réussir à accrocher cette cinquième place, bien maigre consolation, après neuf jours de tournoi, lors desquels l’équipe a affiché de grosses lacunes, surtout, en zone de conclusion.
Mais personne ne contestait ce bilan mitigé au moment de dresser une première évaluation de la compétition. « Nous méritons amplement cette victoire, confessait Elliot Van Strydonck, très constant durant les six matchs. Nous devons retenir, principalement, la combativité affichée face à l’Inde qui nous avait peut-être fait défaut depuis plusieurs rencontres. C’est effectivement l’une de nos meilleures prestations de la semaine avec celui face aux Pays-Bas. Mais, on ne doit pas se leurrer, cette cinquième place n’est pas suffisante. Toutefois, nous étions venus ici pour progresser et apprendre avant la Coupe du monde. Je préfère donc que cette contre-performance nous arrive maintenant qu’au mois de juin. »
Avec trois défaites, deux victoires et un nul, le bilan n’est effectivement pas exceptionnel même si avec un petit brin de chance, il aurait pu être un peu plus favorable aux joueurs de Marc Lammers. Le sélectionneur néerlandais ne cherche en tous cas pas d’excuses à l’issue de cette World League. « Je ne suis naturellement pas satisfait avec cette cinquième place. Nous étions venus ici avec d’autres ambitions. Le principal enseignement de cette semaine indienne, c’est que nous ne sommes pas encore prêts à intégrer le Top 4. Ici, comme lors de chaque tournoi, il y a eu des surprises. L’Angleterre a réellement fait d’énormes progrès depuis l’Euro tout comme la Nouvelle-Zélande. Ce résultat est une très bonne leçon pour nous. Nous avons réussi d’excellents résultats lors de nos trois derniers tournois et ce n’est peut-être pas plus mal que nous retombions un peu les pieds sur terre avant la Coupe du monde. »
Le principal enseignement de ces neufs jours concerne évidemment le réalisme en zone offensive. Malgré des statistiques plutôt bonnes en termes de pénétrations dans le cercle et de tirs aux buts, les Red Lions ont inscrit seulement neuf buts (dont 5 de Tom Boon) en six rencontres. A ce niveau, il n’est pas acceptable de galvauder autant d’occasions. « Nous sommes bien conscients de la problématique, analysait de son côté le capitaine John John Dohmen. Mais cil est difficile de corriger ces problèmes d’efficacité en cours de tournoi. Le plus important, c’est que nous ayons réussi à renverser la vapeur en marquant deux fois en moins de deux minutes face à l’Inde. Pour le reste, il nous reste quatre mois de travail. Nous sommes loin d’être prêts mais c’est également le cas pour d’autres équipes présentes ici, comme l’Allemagne, par exemple. »
Les joueurs belges vont, à présent, profiter de deux semaines de « repos » lors desquelles ils travailleront uniquement avec leurs clubs. Il sera ensuite déjà temps de reprendre le collier avec l’équipe nationale. « Nous débuterons d’abord par du travail physique, concluait encore Marc Lammers. Ensuite, dès la mi-février, ce sera la reprise des entraînements hockey au Braxgata. Les joueurs dormiront à nouveau à l’hôtel, le lundi soir, et ils auront trois sessions de travail sur deux jours. Puis, à la fin du championnat, nous disputerons des mini-tournois en Allemagne et en Ecosse mais aussi plusieurs rencontres amicales en Belgique et aux Pays-Bas. »
Les Red Lions sauront, enfin, le premier février, s’ils conservent, ou non, leur cinquième place au classement mondial, à l’issue de cette World League, ainsi que le nom de leurs adversaires, pour la Coupe du Monde, à La Haye, en juin prochain.
Laurent Toussaint, In Le Soir, lundi 20 janvier 2013.