Fin de la belle histoire entre Gregory Uyttenhove et le hockey international

Le Gantois l’avait déjà évoqué à la fin de la Coupe du monde, à Bhubaneswar. Il devenait très compliqué pour lui de continuer à allier sa vie de famille, sa carrière professionnelle et sa passion de l’arbitrage. Et finalement, il a tranché quelques jours avant de devoir s’engager pour la Pro League puisqu’il avait naturellement été désigné pour officier durant la nouvelle compétition internationale et préparer l’échéance des jeux de Tokyo pour lesquels il était extrêmement bien placé vu ses prestations lors de la Coupe du monde.

Sur Facebook, Gregory Uyttenhove a donc annoncé, samedi, qu’il renonçait à l’arbitrage international.« J’ai fait des appels difficiles en tant qu’arbitre, mais celui-ci était peut-être le plus difficile. J’ai l’impression d’avoir atteint une limite, pas de ma capacité d’arbitre, mais de ma disponibilité. Je n’aurai pas assez de disponibilité pour les tournois majeurs. J’ai le sentiment que je n’aurai pas le temps nécessaire pour la préparation physique et mentale essentielle pour ces tournois. Je ne serais pas en mesure de regarder dans les yeux de mes collègues sachant que je n’ai pas investi et sacrifié autant qu’ils l’ont fait. »

Cette annonce signifie donc la fin du merveilleuse aventure pour l’arbitre de l’année 2018 qui poursuivra tout de même sa carrière en division d’honneur. « L’arbitrage me tient très fort à cœur, comme nous a confié Gregory, cette semaine. C’est une passion que j’exerce depuis plus de 20 ans, dont 15 en international. Même si je n’envisage pas, à l’heure actuelle, de raccrocher définitivement mon sifflet, tant le fait d’arbitrer en Belgique avec la jeune génération me procure beaucoup de plaisir, il est vrai que l’arbitrage international devient vraiment difficile pour moi. Ma famille s’agrandira ce mois-ci, avec un deuxième enfant, et il devient plus que jamais difficile de concilier une vie familiale avec l’arbitrage de haut niveau. Enfin, mes clients se sont montrés conciliants pour la Coupe du Monde, mais je sens que je ne peux pas me permettre de leur demander beaucoup plus de patience à l’avenir… J’exerce un métier exigeant et chronophage qui rend très compliqué d’exceller sur le plan sportif et professionnel. Heureusement, je sais que la relève est assuré en Belgique, car nous avons de grands espoirs de l’arbitrage international qui sont en train d’éclore chez nous. »

Et c’est donc à la télévision que le Gantois assistera à la première édition de la Pro League lui qui avait été désigné pour arbitrer tout de même 14 rencontres (avec des affiches alléchants comme Argentine – Allemagne ou Argentine – Pays-Bas) dont 6 comme « video umpire ». « La Pro League est un nouveau challenge très intéressant pour les arbitres. Au lieu de participer à des longs tournois, où nous sommes en groupe de 15 arbitres et nous construisons une performance en équipe sur une longue période, les arbitres seront amenés à être très performants durant une ou deux rencontres en un weekend, tout en n’étant qu’à une équipe réduite de 3-4 arbitres sur place. Ceci dit, l’idée d’arbitrer devant des stades pleins est vraiment très excitante. La pression ainsi ressenti devrait décupler les performances des joueurs, et il faudra plus que jamais avoir la tête bien sur les épaules pour réaliser de grandes performances arbitrales. Cela ne peut qu’être bénéfique pour le spectacle que constitue le hockey actuellement. »

L’arbitrage belge sera donc représenté par Laurine Delforge et Céline Martin-Schmets lors de cette première édition du nouveau format mondial mis sur pied par la FIH.

Laurent Toussaint

Photo : FIH.

Relire ici son interview durant la Coupe du monde 2018, à Bhubaneswar.

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