Les calculs étaient simples pour la Belgique au moment du coup d’envoi de cette dernière rencontre de poule. Pour se qualifier pour les demi-finales, elles pouvaient se contenter d’un partage mais si elles voulaient s’emparer de la 1e place du groupe et éviter les Pays-Bas, elles devaient inscrire 3 buts mais également 2 de plus que leurs adversaires du jour. Comme lors des 2 premiers matches, les Panthères prenaient l’initiative et obtenait une belle possibilité dès la 4e minute avec un beau tir, un peu trop croisé, d’Ambre Ballenghien. Les échanges étaient assez équilibrés même ce sont bien les Belges qui prenaient le contrôle du jeu. Malheureusement, elles ne parvenaient pas à matérialiser leurs bonnes intentions en véritables opportunités de but. De son côté, la 5e nation mondiale n’obtenait pas une seule possibilité digne de ce nom durant les 30 premières minutes. La Belgique défendait parfaitement mais elle ne parvenait pas à concrétiser sa domination territoriale au marquoir.
La seconde période débutait comme la première mais le public n’avait pas grand-chose à se mettre sous la dent. Les occasions étaient rares. Après 40 minutes, Abi Raye obtenait une toute grosse possibilité mais elle ne parvenait pas à contourner la gardienne dans son 1 contre 1. Et 7 minutes plus tard, ce sont finalement les Anglaises qui obtenaient le tout premier penalty de la partie. Mais Elodie Picard s’employait avec talent pour repousser le danger du pied. Plus les minutes s’égrainaient plus les Red Panthers se rapprochaient du dernier carré.
Une qualification au courage
La fin de match était alors épique. Le coach anglais décidait de retirer sa gardienne pour forcer la décision alors qu’il ne restait que 5 minutes avant le coup de sifflet final. Dans la foulée, Judith Vandermeiren prenait une carte verte. La pression était forte et les Anglaises obtenaient un second penalty. Le tir de Giselle Ansley, précis et puissant, terminait sa course au fond du but. Malgré la douche froide, aucun signe de découragement chez les Panthères qui se lançaient à l’assaut du but de Maddie Hinch. Elles obtenaient 2 p.c. consécutifs et Stephanie Vanden Borre ne tremblait pas pour remettre les 2 équipes à égalité (68e). Comme face à l’Allemagne lors du premier match de poule, les Belges s’arrachaient en faisant preuve d’une force mentale incroyable pour revenir et s’offrir méritoirement une place en demi-finale.
« C’était une rencontre très importante pour nous », relatait tout sourire Raoul Ehren, le coach des Red Panthers. « Nous savions évidemment que nous n’aurions pas beaucoup de possibilités dans cette rencontre. En seulement 2 minutes, nous avons pris une carte verte et encaissé un but. Mais nous avons surmonté ce coup du sort. Quelle mentalité ! Il s’agit d’une magnifique récompense pour le travail de dingue accompli depuis 7 mois. Je veux d’ailleurs remettre une partie du crédit de ce qui a été accompli sur les épaules de Niels Thijssen. Nous avons démontré durant cette phase de poule que nous avions bel et bien notre place dans le dernier carré. Nous avons été constantes et nous aurons à présent la chance d’affronter la meilleure nation mondiale lors des demi-finales. Nous allons profiter de cette victoire ce soir et puis nous nous remettrons directement au travail. »
Les Belges n’auront clairement rien à perdre face au Pays-Bas (vendredi à 16 heures). Elles pourront jouer sans pression et profiter de cette juste récompense pour le chemin parcouru depuis le début de l’année. Elles ont travaillé dans leur coin, sans faire de bruit, afin d’être prêtes pour le rendez-vous. Elles récolteront le fruit de cet investissement, dès vendredi, avec la volonté affichée de remporter une nouvelle médaille européenne, comme ce fût le cas en 2017, dans ce même stade d’Amstelveen. Sans oublier, qu’au passage, elles décrochent également leur ticket pour la Coupe du monde 2022, organisée conjointement par l’Espagne et les Pays-Bas. De quoi retrouver le sourire après 2 années de revers et de frustrations…
Laurent Toussaint (à Amstelveen).