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« Rising Track », une nouvelle plateforme   de financement participatif spécialisée  dans le sport, vient de voir le jour.  Quatre premiers projets ont été lancés ce jeudi. 

En sport comme ailleurs, l’argent reste le nerf de la guerre. Après avoir dû, pendant une bonne partie de leur carrière de hockeyeur, compter sur les recettes générées par l’organisation de fêtes ou de ventes de t-shirts pour aider leur club respectif, ce qui leur demandait beaucoup d’énergie, Jérôme Truyens, l’un des cadres des Red Lions, actuellement en pleine préparation pour ses troisièmes Jeux olympiques consécutifs, et Morgane Vouche, l’ex-Red Panther, ont décidé de passer à l’action. Ces deux grosses têtes, titulaires d’un master en « Business and Technology » à Solvay pour l’un et d’un master en Sciences politiques et en Santé publique à l’ULB pour l’autre, ont décidé de lancer la première plateforme de financement participatif spécialisée à 100 % dans le sport.

Qu’est-ce que c’est ? « Rising Track » permet à des sportifs de récolter de l’argent via un appel au soutien financier de supporters qui sont prêts à les aider. Ce mode de financement complémentaire est ce qu’on appelle le « crowdfunding ». Même si elle s’adresse principalement à des athlètes peu médiatisés ou ne bénéficiant pas d’aide suffisante de la part des autorités publiques et/ou de sponsors privés, cette plateforme est ouverte à tous les sportifs (élites ou amateurs, belges ou internationaux, valides ou moins valides) ainsi qu’aux clubs et aux fédérations qui ont un projet intéressant, qui doit d’abord être validé. « Je suis un peu un contre-exemple, parce que j’ai été très bien soutenue dès mes débuts, explique Kim Gevaert, l’une des marraines du projet avec, notamment, Eddy Merckx, les hockeyeurs Felix Denayer et Sofie Gierts, la footballeuse Cécile De Gernier et la famille Borlée. Mais d’autres ont plus de difficultés et, selon moi, pouvoir faire du sport est un droit qui devrait être accessible à tout le monde. Cette action peut aider notre pays à avoir plus de sportifs de haut niveau. C’est une belle idée. »

Comment ça marche ? Les sportifs – appelés « risers » – dont le projet a été accepté délimitent un montant qui leur est nécessaire pour le mener à bien. Via le site internet de la start-up, les supporters – ou « trackers » – leur font un don pour tenter de leur permettre de réaliser leurs objectifs ; des contreparties sous forme de cadeaux leur sont offertes par le sportif. L’action ne dure que 30 à 45 jours pour éviter l’essoufflement. A la fin de la période, le montant récolté est versé à l’athlète, même si l’objectif n’est pas atteint. « Rising Track » prend une commission de 10 % si 75 % de l’objectif a été réalisé.

Qui a été sélectionné ? Pour l’instant, trois sportifs individuels et une équipe servent de cobayes : Damien Broothaerts (athlétisme), Lola Mansour (judo), Laurine Delforge (hockey) et l’Unified Sailing Team (voile handisport). Ils demandent entre 3.500 et 6.000 euros, les trois premiers pour optimiser leur préparation en vue des Jeux de Rio, les quatrièmes pour financer celle pour leurs championnats d’Europe.

Philippe Vande Weyer, In Le Soir, vendredi 19 février 2016.

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