Une Panthère venue du froid

Le staff des Red Panthers loue ses grandes qualités de déplacement, et le moins qu’on puisse écrire est qu’elle a effectivement la bougeotte ! Née à Epsom – cette bourgade anglaise du Surrey où les chevaux courent très vite – le 17 mai 1991, Abigail Raye (qui a donc 28 ans) a naturellement suivi sa famille quand celle-ci a choisi de migrer vers le Canada. Elle venait alors de fêter ses 14 printemps.

Visiblement heureuse sous ses nouvelles latitudes où elle avait pu poursuivre la pratique du hockey, sport auquel elle avait goûté dès son plus jeune âge, la petite Abigail – dites « Abi », comme tout le monde – a alors déclaré sa flamme à la feuille d’érable. Faite citoyenne canadienne en 2009, elle a porté à 155 reprises la vareuse de « son » pays (la dernière fois en juin 2016 contre le Japon) ; assez pour devenir un des piliers de l’équipe, et décrocher la médaille de bronze aux Jeux panaméricains de 2015, à Toronto.

Avant cela, elle avait notamment aidé les Thunderbirds de l’Université de la Colombie-Britannique, où elle étudiait, à enfiler trois titres nationaux de rang (2011-13), au point d’être élue par la fédé canadienne « Joueuse par excellence » de la saison 2013.

Et puis Abigail a à nouveau bougé. Jusqu’en Belgique, où elle a trouvé l’amour et un boulot, tout en jouant successivement au Wellington, à La Gantoise et au Dragons. Assez bien pour passer dans la ligne de mire des sélectionneurs belges… « C’est pourtant bien elle qui est venue vers nous, et pas l’inverse », affirme le dompteur de panthères Niels Thijssen. « Abi cherchait à se stabiliser en Europe, tout en continuant à pratiquer son sport au plus haut niveau. En octobre, nous l’avons invitée à nos entraînements. Et comme en avril, elle a obtenu la nationalité belge ainsi que le feu vert de la FIH, nous l’avons intégrée à l’équipe. Pour ses qualités bien sûr, mais aussi parce qu’il s’agit bien d’un choix de vie, et non pas la volonté d’une jeune fille désireuse de jouer un gros tournoi. Abi est belge et le restera. Et si elle est parmi nous, c’est avant tout pour ses qualités techniques et physiques, ainsi que son profil de warrior ! »

Adam Commens confirme la bonne impression laissée par la nouvelle recrue de l’équipe nationale. « Abi s’est immédiatement imposée comme une des meilleures athlètes du groupe », confirme le « high performance manager » des Red Lions et Panthers. « Les données que nous relevons lors des entraînements l’ont immédiatement placée dans le top 5 du noyau. Elle a un bon toucher de balle et commet très peu de fautes, mais surtout, elle est très polyvalente. Son poste de prédilection est à l’arrière (où elle remplacera pour l’Euro Tiphaine Duquesne, seule absente de la sélection qui avait disputé la Pro League, NDLR), mais elle peut également tenir un rôle en vue aussi bien au milieu qu’à l’avant ; des postes qu’elle peut occuper alternativement grâce à ses grandes qualités physiques. Car le plus important en hockey, c’est de rester dans le jeu. Bien sûr, elle n’est pas la seule dans l’équipe à présenter ces qualités, mais nous pensons que sa présence va encore aider l’équipe à se renforcer physiquement. Intégrer une nouvelle joueuse dans une équipe entraîne toujours une remise en question et ne peut que produire un effet positif sur l’équipe. On l’a récemment vu avec Ambre Ballenghien, dont la fougue et la fraîcheur ont apporté une nouvelle dynamique dans la ligne avant. »

Thierry Wilmotte, In Le Soir, mercredi 7 août 2019.

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