Embarqué dans les playdowns de DH avec son équipe féminine, le Hockey Namur constate avec bonheur la montée en puissance de sa jeune joueuse. À 18 ans, la Vedrinoise fait partie du noyau élargi de l’équipe nationale. Elle attend son heure avec patience et sagesse. C’est durant sa pause-midi de ce vendredi, en plein pré-blocus, que l’étudiante en kiné Lucie Breyne a pris le temps de répondre à nos questions. Appelée chez les Red Panthers depuis plusieurs mois, la Namuroise a franchi un palier.
Lucie, depuis le mois de novembre, tu as été appelée en équipe nationale avec une première tournée amicale aux États-Unis. Tu avais eu du temps de jeu. Où en es-tu actuellement ?
« Fin janvier, je suis partie avec l’équipe nationale dans l’Hémisphère sud pour des matches au Chili, en Argentine, en Nouvelle-Zélande et en Australie dans le cadre de la Pro League. Je n’ai pas fait partie de la sélection officielle pour ces matches. Je suis actuellement dans un groupe élargi avec plusieurs réserves. Le contingent d’éléments en défense est déjà bien fourni. Récemment, la Pro League se disputait en Belgique. Là aussi, j’ai accompagné l’équipe lors des entraînements au cas où une blessée était à signaler. Cela n’a pas été le cas. »
Tu n’as pas encore de vraie sélection avec les A. Un peu frustrant ?
« Non, l’équipe a déjà son ossature, les rotations se font bien, c’est difficile d’obtenir une place. Je suis encore jeune. Je ne veux pas précipiter les choses et me stresser avec cela. »
Ressens-tu de la fierté avec tout ce qu’il se passe autour de toi ?
« Bien sûr, c’est très valorisant de pouvoir se dire que l’on joue avec les meilleures filles du pays. Je suis également très reconnaissante des marques d’attention que l’on me porte au club. »
Au niveau de la saison avec Namur, quel est ton avis ?
« Je pensais qu’on allait pouvoir gratter l’un ou l’autre point dans ce championnat (ndlr : Namur n’a pris aucune unité). Malgré cela, je tiens à mettre en avant notre attitude positive. À chaque fois, l’équipe a tenté de faire le maximum, sans jamais baissé les bras, et en gardant notre bonne ambiance de copines. On est soudé. Je me souviens de la défaite contre le Braxgata (13-0). Même après les dix buts encaissés, on a continué à jouer vers l’avant et il n’y a pas eu de tension entre les filles. Les sourires et la bonne ambiance d’après-match sont toujours présents. On ne s’attarde pas sur les points négatifs. C’est à souligner. »
Tu sens que tu as beaucoup progressé avec cette première saison en DH ?
« C’est certain. Je le sens dans mon jeu avec balle. Le pressing de l’adversaire est plus intense et mon intelligence de jeu se bonifie dans ce domaine. Mentalement aussi, ça va mieux. L’année dernière, lorsqu’on perdait, je baissais les bras. Ici, c’est différent, j’encourage les autres joueuses. »
Tu es devenue un leader ?
« Oui, mais sans vraiment en avoir l’étiquette. Je préfère que l’on me demande de ne pas le faire, sinon ça va me stresser. C’est quelque chose qui doit venir naturellement. »
Ton avenir est évidemment une grosse interrogation. Que vas-tu faire la saison prochaine. Rester à Namur est une possibilité, même en cas de descente en D1 ? Cela pourrait nuire à ta présence en équipe nationale ?
« Je préfère ne pas trop me prononcer à ce sujet pour le moment. J’ai d’abord envie de me focaliser sur les play-downs avec Namur et tenter de maintenir le club en DH. Je n’ai pas eu de discussion avec d’autres clubs, mais c’est vrai que pour mon apprentissage, rester en DH serait intéressant. »
Entretien : Jérôme Nellis in La Meuse, samedi 20 avril 2019.
Photo : VL.