« Les Red Panthers sont plus fortes que l’été dernier à l’Euro »

Le Néerlandais Niels Thijssen incarne le renouveau des Red Panthers. D’abord assistant d’Ageeth Boomgaardt, qui n’a tenu que 10 mois à la tête de l’équipe, il est, au final, devenu le premier choix de la Fédération. Avec des résultats rapides et une finale européenne à la clé, l’été dernier, à Amsterdam. Mais l’homme est discret. Il se confie peu. A quelques heures du match capital face au Japon, il a accepté de préfacer ce duel décisif et il a évoqué, avec passion, son groupe et ses joueuses avec lesquels il a dû repartir de zéro après l’échec de la qualification olympique pour Rio.

Niels, comment évaluez-vous les deux premières prestations belges dans cette Coupe du monde ?
« Je suis évidemment satisfait de cette entame de tournoi. Nous avons proposé de bonnes prestations face à deux des meilleures nations mondiales. Et ce point remporté face à l’Australie est une belle performance pour notre équipe qui, rappelons-le, est toujours classée à la 13 e place mondiale. Nous avons progressé au fil des rencontres et nous avons fait bien plus que nous défendre lors de ces deux matchs. C’est extrêmement positif pour la suite du tournoi. »

Le succès du Japon face à la Nouvelle-Zélande, mardi, ne change pas la donne. La victoire sera obligatoire pour accéder aux barrages menant vers les quarts de finale. C’est ce qui était prévu.
« Oui, absolument. C’est un duel que nous préparons depuis des mois. Nous avons envie de nous mesurer à cet adversaire qui se situe juste devant nous au classement mondial. Le Japon a démontré depuis l’entame du tournoi qu’elle est une équipe très talentueuse. Elle peut évoluer de manière totalement libérée puisqu’elle est déjà qualifiée pour les JO 2020 en tant que pays organisateur. Et c’est évidemment un énorme avantage. »

La prestation proposée par les Japonaises face à la Nouvelle-Zélande a impressionné les observateurs. Cette équipe semble métamorphosée depuis les deux duels de préparation disputés à Bruxelles, mi-juillet, face à la Belgique.
« C’est pourtant la même équipe. Elle terminait une lourde période de préparation lorsqu’elle s’est présentée face à nous, à Auderghem. Physiquement, les joueuses étaient à bout, surtout lors de notre second affrontement. Mais, vu ce qu’elles ont montré face à la Nouvelle-Zélande, les Japonaises ont prouvé qu’elles méritaient bien d’appartenir au Top 10 mondial. C’est un adversaire de très grande qualité. »

Quelles sont les plus grandes qualités de notre futur adversaire ?
« Un jeu rapide, agile et technique. Une équipe qui propose un pressing impressionnant et qui défend tel un bloc. Le Japon ne concède pas beaucoup d’occasions à son opposant. Lorsque nous l’avions battu 5-1 lors du second match de préparation, nous n’avions obtenu que 8 possibilités. Nous avions donc été très performants. Mais nous ne devrons pas adapter notre manière de jouer. Il faudra se montrer très rigoureux défensivement et efficace dans le cercle adverse. »

Tout le monde attend beaucoup des Red Panthers après la finale à l’Euro et l’équipe répond présent sur le terrain. Elle a encore effectué d’énormes progrès depuis un an.
« Oui et c’est extrêmement positif de pouvoir confirmer cette évolution sur la scène mondiale. Et quand certains journalistes écrivent qu’ils ne reconnaissent pas l’équipe de l’été dernier, c’est un énorme compliment qui nous offre encore plus de confiance. »

Cette équipe est plus dynamique qu’auparavant.
« Nous n’avions pas eu énormément de temps pour préparer l’Euro avec le changement de staff juste avant le tournoi. Nous avions donc simplifié notre préparation tactique pour être le plus efficace possible. Aujourd’hui, nos joueuses sont plus fortes physiquement et nous pouvons dérouler et développer notre jeu plus rapidement vers l’avant. »

Comment avez-vous à ce point transformé cette équipe ? La proximité avec vos joueuses et le fait de les avoir recentrées sur un projet commun est la clé de ce succès ?
« C’est naturellement très important de partager un objectif commun. Il n’y a pas un staff et des joueuses. Nous formons un ensemble, un groupe même si une hiérarchie demeure. Cette proximité et ces échanges constituent une de nos forces. »

Est-ce que cette équipe est plus forte que celle qui a remporté l’argent à l’Euro ?
« Oui, cette équipe est plus forte que l’été dernier. Mais nous jouons également de manière différente. Nous essayons de bien plus contrôler notre jeu et de jouer vers l’avant. Cela constitue un avantage et un inconvénient car il ne faut pas oublier non plus de toujours bien défendre. Cela constituera d’ailleurs l’une des clés face au Japon. »

Laurent Toussaint (à Londres), In Le Soir, samedi 28 juillet 2018.

Photo : Benoît Doppagne – Belga.

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