Si la déception était palpable dans le groupe à l’issue de la défaite face à la Nouvelle-Zélande, lors de leur entame de Coupe du monde, le groupe semblait avoir parfaitement digéré le résultat, ce mardi après-midi, lors du « moment presse » organisé à leur hôtel, situé à quelques pas de Canary Wharf, dans l’est londonien. « Nous n’avons pas réellement de frustration lorsque l’on repense à ce premier duel, précisait d’emblée Barbara Nelen. Nous avons livré une bonne prestation même si le résultat n’a pas suivi. Nous étions un peu nerveuses à l’entame des débats et nous avons mis un petit quart d’heure à rentrer dans le match. Mais, ensuite, nous avons réussi à faire le jeu à certains moments en proposant un beau visage offensif. Nous ne nous sommes pas contentées de défendre comme cela aurait pu être le cas par le passé. Nous étions extrêmement déterminées et nous avons mis de la passion dans les duels. En début de seconde période, nous avons malheureusement encaissé deux « bêtes » buts. Une perte de concentration, un mauvais placement, un peu moins d’intensité dans un duel, cela se paie évidemment cash à ce niveau. Mais nous pouvons néanmoins nous montrer satisfaites. Cela laisse présager une belle suite de tournoi. »
Des paliers franchis
Et pour préparer la prochaine échéance, les Red Panthers se sont entraînées légèrement en matinée pour continuer à peaufiner certains aspects de leur jeu. Un travail minutieux mais impressionnant entrepris depuis plus de 2 ans qui induit la question concernant la marge de progression encore envisageable pour ce groupe. « Ce sont principalement sur les détails sur lesquels nous devons à présent nous concentrer, précise la Gantoise. Nous pouvons encore gagner quelques pourcents à gauche à droite, que ce physiquement ou techniquement même si les progrès sont déjà énormes. Nous avons franchi des paliers. L’apport de Niels Thijssen et de l’ensemble du staff est capital. Ils prennent le soin de nous écouter et notre avis compte dans la prise de certaines décisions. Voilà pourquoi nous sommes toutes plus concernées. Nous travaillons, ensemble, vers un objectif commun. Notre style de jeu a effectivement beaucoup évolué. Il est, aujourd’hui, beaucoup plus dynamique. »
À l’image d’Anouk Raes ou de Jill Boon, Barbara Nelen assume totalement son rôle de cadre. Toujours avec beaucoup d’abnégation et de panache. Face à la Nouvelle-Zélande, elle était d’ailleurs, sans conteste, la meilleure joueuse belge sur le terrain. « Je dois pourtant reconnaître que, comme l’ensemble de mes coéquipières, j’étais un peu nerveuse lors des dix premières minutes de ce duel. Mais je me suis reprise en main pour montrer l’exemple. Nous devons nous surpasser pour cette équipe. Je me donne donc à 100 % à chaque instant. C’est important de pouvoir parler aux plus jeunes et de les encourager. Ce n’est pas la fin du monde si l’une d’entre elle rate une passe ou si elle prend une mauvaise décision. Il ne faut pas que cela les crispe. Elles doivent pouvoir jouer libérées. »
« Nous sommes capables de battre l’Australie »
Face à l’Australie, mardi, à 15h30 (heure belge), les Red Panthers ont une belle carte à jouer puisque leur futur adversaire a affiché quelques signes de fragilité lors de son entrée en matière dans la Coupe du monde. « Attention, il ne faut pas oublier que nous affronterons tout de même la 5e nation mondiale, tempère Barbara Nelen. Toutefois, nous comptons bien prendre la rencontre en main dès le coup d’envoi. Nous souhaitons arracher un point, minimum, pour lancer notre tournoi. Si nous développons notre jeu, je suis certaine que nous sommes capables de les battre. C’est d’ailleurs un sentiment partagé par l’ensemble du groupe. Et si nous perdons, nous aurons toujours notre chance, samedi, face au Japon, pour continuer notre route vers les quarts de finale. C’est toujours ce dernier match que nous devrons absolument remporter pour sortir de notre poule. »
Laurent Toussaint (à Londres), In Le Soir, lundi 23 juillet 2018.
Photo : Benoît Doppagne – Belga.