Hélène Brasseur : « Ma marge de progression est encore importante »

Depuis que Raoul Ehren a accordé sa confiance à la jeune joueuse de la Gantoise (20 ans), celle-ci n’a jamais déçu. Impressionnante de maturité, de calme et de maitrise, Hélène Brasseur a réussi à s’imposer, en quelques mois, comme une titulaire indiscutable et indéboulonnable aux côtés de Stephanie Vanden Borre au cœur de la défense des Red Panthers. Rencontre avec cette étudiante en sciences biomédicales à Gand qui a débuté le hockey à 5 ans à l’Indiana. Une personnalité attachante et timide promise à un grand avenir.

Hélène, est-ce que comme les autres jeunes Panthères, tu étais stressée, dimanche soir, avant de monter sur le terrain pour ta première apparition en Coupe du monde ?
« Je n’étais pas seulement tendue mais également très excitée. C’était un mélange de sensations. Mais dès que la rencontre a débuté, c’est rapidement parti. Nous nous sommes rendu compte du contexte et de l’enjeu de cette compétition. En Pro League, je suis également toujours un peu stressée mais ce grand stade était impressionnant. Mais au final, c’était une super expérience et après le match, j’ai réalisé ce qui venait de se passer et c’était un sentiment génial. C’est un véritable honneur de porter ce maillot pour une Coupe du monde. »

C’est drôle car lorsque l’on te voit jouer, on a l’impression que tu joues déjà un fauteuil malgré ton jeune âge et seulement 25 sélections avec les Red Panthers.
« Oui je sais, c’est drôle. Tout le monde me dit cela. Mais à l’intérieur de moi, je suis tout de même assez tendue. Mais je parviens toutefois à montrer un visage calme et serein. »

Tu es toujours bien placée. Tu récupères beaucoup de balles en tu n’en perds pas. Tes relances sont bonnes, on a l’impression que tout est facile pour toi.
« Merci. C’est très gentil (Rires). En fait, je joue beaucoup à l’instinct. Mais c’est très difficile de répondre à cette question. Je me donne toujours à fond sur le terrain. Mais je sais que je peux encore beaucoup m’améliorer. Je peux encore un peu plus oser jouer de longues passes vers l’avant par exemple. »

Qui est ton modèle dans le hockey ?
« J’ai de la chance car elle joue juste devant moi en équipe nationale. C’est Stephanie Vanden Borre. C’est une défenseuse réellement incroyable. Cela fonctionne bien entre nous. On se parle souvent entre les meeting. Mais chaque fois que je la vois évoluer devant moi, j’apprends tellement de choses. C’est un exemple incroyable pour moi. »

Il existe également des similitudes avec le profil d’Arthur Van Doren quand il a débuté chez les Red Lions.
« Mon Dieu, quel compliment ! C’est un joueur que j’admire tellement. C’est aussi un joueur incroyable. Je regarde aussi beaucoup de matches masculins et j’apprends beaucoup en voyant jouer des joueurs ou des joueuses de cette trempe. »

« J’apprends encore tellement de choses au quotidien »

Tu te souviens de tes premiers pas en équipe nationale ?
« Je suis arrivé dans le noyau des Red Panthers en octobre 2020 pour disputer la Pro League. Et l’été d’après, je disputais déjà le Championnat d’Europe à Amsterdam. Mon intégration s’est déroulée très vite. Mais je profite réellement de chaque moment même lors des entrainements parce que j’apprends encore tellement de choses de mes coéquipières. J’ai été si bien accueillie dans ce groupe. Je m’y suis senti bien et à l’aise dès le départ. C’est une très chouette équipe. »

Comment tu expliques cette évolution si rapide des Red Panthers ?
« Je n’ai pas réellement connu la période précédente avec Niels Thijssen donc ce n’est pas évident de répondre à cette question. Dès que je suis arrivé dans le groupe, j’ai senti la motivation totale de mes partenaires. Nous avons travaillé tellement dur et nous avons énormément insisté sur l’aspect physique tout comme le côté hockey d’ailleurs. Il y a beaucoup de motivation et d’envie lors de chaque entrainement. Mais c’est assez difficile à expliquer. »

On sent en tous les cas une magnifique alchimie entre les plus jeunes et les plus anciennes.
« Oui, c’est exact. Il existe un parfait équilibre entre jeunesse et expérience. Tout le monde s’écoute avec beaucoup d’attention et de respect. Chacun peut dire ce qu’il ressent ou s’exprimer en totale liberté. Il y a une grande attention et une écoute dans ce groupe. Je peux me permettre de dire certaines choses à Stephanie Vanden Borre, à Alix Gerniers ou à Barbara Nelen. Et cela aura autant de valeur que si cela venait d’une plus ancienne. Nous nous apprécions beaucoup et cela porte ses fruits sur le terrain. »

Revenons à cette Coupe du monde. Le match face à l’Australie sera déjà capital pour terminer en tête de la poule.
« Oui même si nous voulons toujours gagner tous nos matches. Ce soir ce sera l’Australie. Demain, ce sera le Japon. C’est un adversaire contre qui je n’ai encore jamais joué. C’est une équipe très physique. Mais dans le groupe, tout le monde est tellement impatient d’aborder ce nouveau défi. Mais je vais répéter le message que nous continuerons à mettre en avant. Nous voulons aborder les rencontres les unes après les autres dans ce tournoi, à Terrassa. Et surtout éviter de nous projeter trop loin. Nous parlerons des quarts de finale une fois que nous serons qualifiées pour le prochain stade de la compétition. »

Entretien : Laurent Toussaint (à Terrassa).

Photo : Jill Delsaux (Belga).

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