Anouk Raes : « Nous devons rester objectives. Ce score reflète la réalité du match ! »

A l’issue de la première rencontre de cette coupe du monde, les sentiments étaient naturellement mitigés suite à la défaite face à la Nouvelle-Zélande. Mais ce qui ressortait principalement des commentaires des joueuses au moment de rencontrer la presse belge, c’était un sentiment de fierté d’avoir fait quasi jeu égal avec la quatrième nation mondiale pointée comme l’une des favoris pour la victoire finale à Londres. Anouk Raes, la capitaine belge revient sur ce duel et préface déjà la suite de la phase de poule.

Anouk, il reste forcément un petit goût de trop de peu après cette première prestation ?
« J’ai juste envie de dire qu’il y a eu une mi-temps de trop… (Rires) Puisque nous menions au score après 30 minutes et c’était, il faut bien le reconnaître, un peu à l’encontre du jeu puisque nous avons eu beaucoup moins d’occasions qu’elles. Mais oui, il y a ce petit goût de trop peu car finalement nous avons encaissé ces deux buts coup sur coup lors d’un petit moment de relâchement. Nous avons bien défendu et nous avions envie de gagner jusqu’au bout. Mais on sait qu’elles sont plus fortes physiquement et que nous devons jouer encore un peu plus intelligemment. Le score reflète finalement assez bien la réalité de ce match. Nous devons rester objectives. Elles ont été meilleures que nous même si nous, de notre côté, nous nous sommes montrées très efficaces surtout en première période. Nous n’avons donc clairement pas à rougir de notre prestation. »

Jill Boon nous confiait avant le début du tournoi qu’il faudrait absolument éviter ces 2 ou 3 minutes de flottement aux lourdes conséquences dans ces rencontres. C’est vraiment cela qu’il faut gommer dans votre jeu pour le futur ?
« Effectivement, il y a des moment d’inattention qui coûtent très cher face à des équipes de ce calibre. Elles possèdent des joueuses très percutantes qui peuvent faire la différence comme leur capitaine Stacey Michielsen qui nous a fait très mal dans le milieu de terrain. Nous avons tout à apprendre de ce genre de match. Nous avons marqué deux buts et cela est très positif. Il y a évidemment des aspects plus négatifs à corriger mais je suis persuadée que nous pouvons encore faire mieux face à l’Australie. »

Vous affichez de belles ambitions pour le futur avec cette volonté de vous positionner durablement dans le Top 10 mondial. Face à la Nouvelle-Zélande, vous avez démontré que vous étiez sur le bon chemin. Il y aura donc un beau coup à jouer, mardi, face à l’Australie qui n’a pas semblé au mieux de sa forme lors de son premier duel face au Japon.
« Pour être clair, nous voulons gagner tous nos matchs. Mais nous avons décidé avant le tournoi de ne pas non plus nous montrer trop gourmandes. Et de ne pas non plus être frustrées si nous perdions face aux Black Sticks. Elles sont tout de même beaucoup mieux classées que nous dans la hiérarchie mondiale. C’est vrai que l’Australie n’a pas proposé une prestation exceptionnelle face aux Japonaises. Nous pourrons donc tenter de remporter un point voire plus. Et même face à la Nouvelle-Zélande, nous aurions pu revendiquer un petit point avec un peu plus de chance ou d’opportunisme. Nous n’étions pas très loin de forcer l’exploit même contre le cours du jeu. Nous avons déjà hâte de disputer ce prochain match. Le groupe est bien parti mentalement. »

Vous avez beaucoup progressé physiquement et vous allez continuer à monter en puissance.
« Nous avons disputé de bons matchs de préparation face à la Chine ou au Japon qui sont des nations nettement moins physiques que la Nouvelle-Zélande. Nous n’avons pas souvent la chance d’affronter ces nations du top qui sont des rencontres très physiques. Il faut un moment pour que nous rentrions dans le rythme. De leur côté, elles sortaient d’un tournoi 4 Nations très relevés et intensif. Cela leur a permis de rentrer immédiatement dans la partie et d’imposer leur rythme. Nous avons donc souffert un peu en début de match mais je pense sincèrement que nous avons une équipe qui peut répondre présent pour accélérer le jeu et pour jouer à ce niveau-ci. Nous n’attendons que cela… »

Entretien : Laurent Toussaint (à Londres).

Photo : Benoît Doppagne – Belga.

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