Romain Dascotte a l’arbitrage dans la peau

Il n’y a pas que les joueurs qui se retrouvent à l’arrêt forcé pour plusieurs semaines. Les arbitres le sont également. C’est le cas de Romain Dascotte qui doit mettre sa passion entre parenthèses. Le Louviérois de 28 ans fait partie des arbitres nationaux de la fédération, ce qui lui permet d’arbitrer au plus haut niveau belge chez les Messieurs ou les Dames. « L’arbitrage a toujours été quelque chose qui m’a attiré », explique-t-il. « Cela fait depuis 2013 ou 2014 que je m’y suis lancé. À cette époque, je fais des études en management (NDLR : utile finalement pour un arbitre) et le club était à la recherche d’arbitre. Je me suis lancé. »

Jusqu’à l’année dernière, il combinait son statut d’arbitre mais aussi de joueur au La Louvière Hockey Club. « C’est vrai qu’en étant joueur et arbitre en même temps, on est parfois plus attentif à certaines choses (rires). J’aime bien aller discuter avec l’arbitre d’une phase ou l’autre, mais toujours en restant dans les limites. » D’autant qu’être arbitre de hockey demande une bonne « maîtrise » d’une rencontre. « L’arbitrage en hockey est très différent du foot », poursuit-il. « Au football, il y a un règlement clair qui laisse peu de place à l’interprétation. En hockey c’est différent, il y a beaucoup de phases qui sont laissées à l’interprétation de l’arbitre, notamment sur les avantages. C’est pour ça que je peux comprendre la frustration de certains joueurs sur des décisions. Il faut donc être très attentif, surtout sur les petits coups qui peuvent se perdre. »

Ce « stress », Romain peut le maîtriser grâce à sa formation reçue. « J’ai pu bénéficier d’un programme où on apprenait la gestion mentale d’un match mais aussi le stress, ce qui n’est pas le cas pour tous les arbitres. On reçoit une formation deux fois par an. Des entraînements physiques communs, une fois par mois. Et une fois tous les six mois, on a un test physique. » Les arbitres peuvent également compter sur un « coaching » tout au long de la saison. « J’ai arbitré sept matches et cinq fois, j’ai eu un coach. En fait, il s’agit d’anciens arbitres qui viennent nous visionner. L’avantage, c’est que chaque débriefing est positif. On mise énormément sur l’autocritique. Et puis, il n’y a pas de crainte de se voir rétrograder la semaine suivante en cas d’erreur. Pour la confiance, c’est important. »

Encore plus lorsqu’on doit se passer de sa passion pour plusieurs semaines…

Bertrand Lefebvre, In La Nouvelle Gazette, jeudi 29 octobre 2020.

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