Avec près de 450 affiliés, le club de hockey d’Arlon est, à l’instar des autres dans le pays, en pleine expansion. Actuellement basé au centre sportif de l’Hydrion, l’Arlon Hockey Club souhaite depuis longtemps bénéficier d’infrastructures à la hauteur du succès rencontré. Des travaux étaient initialement prévus à l’Hydrion. Le hic pour le hockey, c’est que ce projet a dû être mis à l’arrêt suite à l’instabilité des terrains. Il a donc fallu trouver une solution de rechange et c’est Waltzing qui a fait l’unanimité. Du moins jusqu’ici, puisque suite à l’enquête publique, des habitants du quartier ne veulent pas voir débarquer un projet de cette ampleur tout près du terrain de football.
La mobilisation s’organise et ils comptent tout faire pour s’opposer à la demande de permis d’urbanisme. « L’enquête publique a démarré le 19 décembre en plein pendant les fêtes et nous avons jusqu’au 11 janvier pour déposer nos réclamations. On a été pris de court !, explique Anthony Rappe qui a créé le groupe Facebook « Oui pour le hockey à Arlon mais non pour un terrain à Waltzing ».
Accompagné d’un voisin, Pieter Mertens, l’Arlonais a sollicité les conseils de juristes afin de bétonner son argumentation. « Selon le code de l’environnement, il fallait réaliser une étude d’incidence sur l’environnement, soit une évaluation des incidences sur l’environnement. C’est la seconde option, beaucoup moins lourde, qui a été choisie par la Ville. Une solution de facilité. Difficile à comprendre, vu l’importance du projet, qu’on n’ait pas opté pour la première solution. On parle d’un club en plein essor et qui va disposer d’un parking de 128 places, d’un club-house, d’un terrain de hockey et d’un practice. Quelqu’un du club m’a déjà même parlé de la possibilité de faire un deuxième terrain. Il y a également un non-respect des dérogations du plan de secteur. Le complexe va être disproportionné par rapport au village. Il y aura du trafic quotidiennement et il y a peu de voies d’accès. »
Déjà servis par le tennis et le football, les habitants du quartier n’entendent pas accueillir d’autres équipes sportives du chef-lieu. « Certains souhaitent faire de Waltzing le pôle sportif d’Arlon alors que les accès sont limités et qu’on n’est pas desservi par les transports en commun. Il ne faut pas nous faire croire qu’il n’y a pas d’autres lieux comme Schoppach ou près d’Ikea pour accueillir ce genre de projet. »
Avec près de 20 équipes, la vie du quartier risque de changer puisque les habitants craignent des entraînements tous les jours sans compter les rencontres du week-end. « On n’a rien contre le club, ni contre ce sport. J’étais d’ailleurs supporter des Red Lions durant la Coupe du monde, renchérit Anthony Rappe. Ce dernier s’étonne du choix du CDH. « Le président du club était sur les listes CDH aux dernières élections. Mais Waltzing n’est pas en capacité d’accueillir ce projet. On est prêt à faire tous les recours possibles. On pourrait même aller jusqu’au Conseil d’Etat si nos réclamations ne sont pas entendues. »
En attendant, une pétition qui réunit près de 200 signatures a été lancée. Une lettre de réclamations a été rédigée. On attend l’avis du fonctionnaire délégué concernant l’avis d’enquête publique. Mais les riverains sont prêts à mettre tous les coups de stick pour faire capoter le projet.
Echevin des sports depuis le 18 décembre en remplacement de Marie-Thérèse Denis-Trum, Didier Laforge a hérité d’un dossier brûlant pour ses débuts. « C’est le fonctionnaire délégué qui délivre le permis. La commune ne peut pas intervenir, » explique l’enseignant de formation. Ce dernier réagit également au reproche sur le fait que l’étude d’incidence sur l’environnement n’a pas été réalisée. « On n’entre pas dans les critères d’une étude d’incidence puisque le projet n’est pas trop lourd au niveau environnemental et c’est un choix du fonctionnaire délégué. »
Concernant le choix de Waltzing, il répond à une certaine logique selon l’échevin. « Il y a déjà un club de football et de tennis. On concentre donc des activités sportives. Il nous fallait également un terrain plat. D’autres lieux ont été étudiés et c’est Waltzing qui a été retenu. On doit pouvoir avancer. Le projet pour le 2e et 3e lot (ndlr : qui concerne le club-house et le terrain) est subsidié à 75% par Infrasports. On va prendre toutes les dispositions pour éviter les nuisances au niveau de la mobilité en encourageant les gens de s’y rendre via le chemin de Dèle et la rue Henry Blondel, et non via le centre du village. Avec le parking, les voitures ne se gareront pas n’importe où. »
Afin d’obtenir les subsides, le nouvel échevin espère ne pas perdre trop de temps. « Ce dossier est en route depuis 2015. On veut avancer rapidement. Idéalement, on aimerait démarrer les travaux en septembre. S’il y a des réclamations fondées, on les intégrera dans notre projet. » Concernant la création d’un second terrain, Didier Laforge n’exclut pas cette possibilité, mais il est bien trop tôt pour en parler.
N.D., In Le Soir, mardi 8 janvier 2019.