La crise actuelle ne remet pas tout en question, fort heureusement serait-on tenté d’écrire. L’entraide doit, plus que jamais, être le maître mot. Et au Waterloo Ducks, on l’a bien compris. Mardi, entre 18h et 20h, le club brabançon wallon récoltera, ainsi, du matériel de hockey à envoyer en… Sierra Leone. Rien que ça ! « Deux anciens joueurs internationaux allemands ont lancé, il y a quelques mois déjà, un projet autour de notre discipline là-bas », précisait Maximilien Peeters, le manager sportif du Wat. « En Sierra Leone, il n’y avait pas de fédération ou de compétition. Et afin de permettre aux jeunes d’avoir une activité, Dominique Paul et Cornelius Heidemann ont commencé à envoyer des sticks, des baskets, etc. »
Avec un certain succès, puisque de plus en plus de locaux ont franchi le pas en rejoignant l’un des cinq clubs actuellement actifs, tous au sein de la capitale, Freetown. « L’enthousiasme sur place a pris du volume », confirmait Peeters. « L’été dernier, un premier tournoi a été réalisé avec la participation de nombreuses équipes. Le problème, c’est que les terrains coûtent très cher. Ils ont ainsi lancé la fédération avant de contacter d’anciens internationaux pour les épauler. Depuis lors, ils ont déjà reçu de nombreux sticks, mais aussi un ancien terrain de jeu ! L’objectif, c’est donc de pouvoir envoyer le terrain en Sierra Leone, tout en recherchant de nouveaux partenaires et donateurs. »
Et en s’ouvrant à l’Europe, le projet a trouvé un certain écho, notamment au Waterloo Ducks, donc. « Lorsque j’ai été joint par Dominique, je n’ai pas longuement hésité », se souvenait le manager waterlootois. « J’ai lancé l’idée au sein de l’équipe messieurs, avant de l’étendre au club dans son entièreté. J’ai également contacté d’anciens clubs et équipiers, notamment à La Gantoise et au Dragons, afin qu’ils entrent aussi dans la danse. »
Sticks, baskets ou maillots
Même s’il n’était pas à la base de cette initiative, le matricule waterlootois a, semble-t-il, trouvé sa place et, surtout, les mots pour convaincre ses membres de faire un geste. « Tout le monde est un peu tombé amoureux de cette cause. Nous avons eu la chance d’être nés en Belgique, avec des parents bénéficiant de moyens pour nous permettre d’évoluer en club. Lorsque l’on se met dans la peau d’un jeune en Sierra Leone, on n’a pas de mal à s’imaginer qu’un stick, qui végète depuis des années dans le garage, peut faire son bonheur. Et ce petit quelque chose peut être le début d’un futur, qui sait. »
D’autant que la collecte, qui se tiendra ce mardi au club, ne se limite pas qu’au simple stick. « On peut recevoir des maillots, des baskets ou autre casque. Tout ce qui peut être donné, finalement. D’un point de vue personnel, j’ai également décidé d’envoyer mensuellement de l’argent afin de soutenir le projet. Chacun peut donc, par rapport à ses moyens, faire un geste. »
Le message n’est finalement que plus beau en cette période : aider son prochain. « Pouvoir partager sa passion du hockey avec des personnes qui n’ont que peu d’options, c’est une belle opportunité, je trouve… »
Sébastien Hellinckx, In La Capitale, samedi 09 janvier 2021.