Avec 144 rencontres en 6 mois, aux 4 coins de la planète, le nouveau format de compétition international risque de coûter très cher aux Fédération nationales. Trop ? L’ARBH devrait pourtant présenter un exercice en équilibre même s’il reste beaucoup d’inconnues.
Dimanche après-midi, les supporters belges auront l’occasion d’assister au duel entre les Red Panthers et à la Chine, à Uccle Sport. Il s’agira de la toute première rencontre de la Pro League organisée dans notre pays, Mais à défaut de posséder un stade national, les 2 premières journées se disputeront, avec des tribunes provisoires, à Uccle (dimanche et mercredi), puis à Wilrijk, en juin prochain. « Evidemment que les frais d’infrastructures sont importants pour accueillir ce type d’événement, reconnaît Serge Pilet, le secrétaire-général de la Fédération. A Uccle, on atteint un budget de 200.000 euros, tous frais compris, à savoir la construction des tribunes pour accueillir 2.500 spectateurs, la mise aux normes de l’éclairage et les différents frais inhérents à ce type d’événements. A Wilrijk, le coût sera un peu plus élevé mais nous accueillerons 6 journées avec, à chaque fois, 2 rencontres au programme, cela permettra de pouvoir mieux amortir les frais dans un stade qui pourra contenir 4.000 supporters. »
Pour l’ARBH, le calcul est simple. Cette première édition de la Pro League représente un budget d’environ 1,1 million d’euros d’investissement. « Et cette somme ne comprend pas les 500.000 euros qui sont nécessaires pour couvrir les frais de voyage, d’hôtel et de nourriture des Red Lions et des Red Panthers pour l’ensemble des rencontres, précise encore Serge Pilet. Ce n’est pas beaucoup plus que les années précédentes mais cela représente tout de même une petite augmentation puisque la nouvelle formule remplace les stages de préparation et les anciens tournois internationaux comme la World League ou le Champions Trophy. Ce montant est, en grande partie couvert, par le soutien au sport de haut niveau apporté par le Comité olympique, l’Adeps et Sport Vlaanderen. »
Au niveau des rentrées, la Fédé table sur un montant de 1,15 million grâce à la vente des tickets, au sponsoring et au soutien des stakeholders tel que la région bruxelloise, la ville d’Anvers, la Loterie nationale, l’Adeps ou Sport Vlaanderen. « Cette organisation constitue évidemment un énorme challenge pour une formule qui doit encore faire ses preuves surtout en cette année où nous organiserons le Championnat d’Europe pour lequel nous avons déjà vendu plus de 35.000 tickets. Il est donc trop tôt pour dire si la Pro League sera rentable ou viable. Il ne sera possible de dresser un premier bilan qu’en 2020, après la deuxième édition. »
Pour Thierry Weil, le CEO de la Fédération internationale de hockey, il est toutefois essentiel laisser un peu de temps à la nouvelle formule pour s’imposer. « La Pro League est-elle viable ? La réponse est oui. Est-ce que cette nouvelle va générer de gros revenus dès sa première édition ? C’est clair que non. Mais nous devrons travailler main dans la main avec les pays participants pour lui offrir un attrait maximal. »
Et si la FIH ne couvre aucun frais des pays participants (ce qui avait tout de même été évoqué lors de la présentation du projet), elle offrira tout de même un prize money total de 250.000$ (220.000 euros), à répartir entre les 4 qualifiés pour le Final 4, chez les dames et chez les messieurs. Une somme qui ne devrait pas revenir dans les caisses de la Fédération belge selon les explications de son secrétaire-général. « Nous devons encore débattre du sujet au sein du CA. Mais, à titre personnel, je pense que cette somme doit être laissée aux joueurs ou joueuses en cas de victoire. »
Si dimanche, le stade ucclois ne sera pas comble, il devrait toutefois afficher complet, mercredi, pour les duels face aux Etats-Unis pour les Panthères, et face à l’Espagne pour les Lions. De quoi pousser nos équipes nationales vers de nouveaux exploits…
Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 6 avril 2019.
Photo : Benoît Doppagne – Belga.