John-John Dohmen : « Ça va être une belle bagarre pour être dans le top 4 ! »

A eux deux, ils comptent près de 500 (!) sélections en équipe nationale. Felix Denayer et John-John Dohmen, respectivement capitaines du Dragons et du Watducks, sont ce qu’on appelle des « tauliers », que ce soit dans leur club ou chez les Red Lions. Des hommes d’expérience qui ont aussi des choses à dire à l’heure de la reprise du championnat après trois mois de trêve et à l’aube d’une année 2015 qui pourrait être déterminante pour l’avenir de la sélection nationale. Les réunir (sur terrain neutre) apparaissait dès lors comme une évidence !

L’an dernier, vos deux clubs avaient disputé la finale du championnat. Est-on reparti vers le même scénario ?
Felix Denayer. « S’il y a une équipe qui peut empêcher le Watducks de remporter son 4e titre consécutif, c’est nous ! Nous avons eu du mal à trouver la bonne carburation en début de championnat, mais nous ne nous faisons pas trop de soucis. Nous parvenons généralement à arriver à notre meilleur niveau sur la fin. Le Watducks et le Dragons sont deux équipes qui essaient clairement de faire le jeu, même si le fait de miser sur nos qualités plutôt que sur les faiblesses des autres nous joue parfois des tours. Avec nous, je vois Louvain et le Léo atteindre les playoffs. Le Daring possède une bonne équipe mais s’appuie trop sur ses individualités. »

John-John Dohmen. « Ça va être une belle bagarre pour être dans le top 4 ! Pour nous, c’est clair que l’objectif, chaque année, c’est d’être champions. Mais après avoir perdu quatre joueurs majeurs, on s’était dit que ce serait déjà pas mal d’atteindre les playoffs, où tout peut arriver. Pour l’instant, on est en train de bien faire ça. On a mal commencé mais on a bien réagi. On est sur la bonne route mais il reste encore 9 matchs et beaucoup d’équipes se valent. »

Avec le départ pour l’étranger, l’été dernier, de nombreux internationaux, sentez-vous que le niveau de la compétition a baissé ?
FD. « Il est clair que chaque fois qu’un international s’en va, ça se ressent. Et vu le niveau de notre équipe nationale, les remplacer par des étrangers de même valeur n’est pas évident. Chez nous, on a fait venir deux Irlandais, mais ils n’ont pas le même niveau que Manu Leroy et Loïck Luypaert (NDLR : respectivement retraité et parti aux Pays-Bas). On aimerait que tout le monde reste mais c’est à chacun de choisir sa trajectoire individuelle. »

JJD. « Moi, ce qui m’a toujours retenu de partir, ce sont mes études. Mais même après les avoir terminées, cette année, je ne sais pas si je partirai. Notre championnat est très bon. Cette année, il est un peu diminué, mais ça va changer. La saison prochaine, il y a plus de joueurs qui vont revenir que partir. »

Le championnat de hockey est-il assez médiatisé en Belgique ?
JJD. « Non, pas du tout, à part dans les journaux. À la télé, on ne voit jamais de match en direct, jamais de résumés dans les émissions sportives, alors que nous possédons le troisième meilleur championnat au monde après les Pays-Bas et l’Allemagne. Je ne comprends pas non plus pourquoi on ne diffuse jamais les finales des playoffs alors qu’elles sont toujours d’un très haut niveau. J’en ai déjà parlé plusieurs fois à Benjamin Deceuninck… »

Constatez-vous une hausse du nombre de spectateurs à vos matchs de Division d’honneur ?
FD.
« Non. Il y a trop de rencontres et je pense qu’on devrait peut-être évoluer vers un championnat avec moins d’équipes pour éviter des matchs le mercredi ou le vendredi soir. Mais à côté de cela, je suis heureux de voir que l’image du hockey a changé chez les jeunes. Il y en a beaucoup qui veulent devenir internationaux. Je trouve ça incroyable. À leur âge, je ne connaissais personne en équipe nationale ! »

Laurent Toussaint & Philippe Vande Weyer, In Le Soir, samedi 21 février 2015.

Photo : Marc Lequint

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