Vincent Vanasch : « Nous avons pris une autre dimension sur la scène mondiale depuis les Jeux. »

Depuis l’entame du tournoi, le gardien des Red Lions a passé des rencontres plutôt tranquilles. Mais, demain, face à l’Allemagne, il est bien conscient qu’il risque d’être soumis à rude épreuve lors de ce duel décisif pour la première place du groupe B. Le dernier rempart belge analyse le début de campagne belge en Afrique du Sud et se projette déjà vers l’Euro néerlandais programmé fin août, à Amstelveen.

Vincent, quel excellent début de tournoi pour les Red Lions ?
« C’est vrai que tout se passe pour le mieux. Ce duel face à l’Egypte nous a bien mis en jambes. Et puis, nous avons réalisé une grosse prestation collective face à l’Irlande. Maintenant, nous allons aborder notre premier test sérieux face à l’Allemagne, et on verra ce que cela va donner. Mais il fait bien reconnaître que, pour le moment, nous avons la réussite de notre côté et que notre p.c. est très efficace. Les nouveaux venus sont parfaitement bien intégrés et ils comprennent bien le jeu. Chacun donne le meilleur de lui-même sur le terrain. Nous avons réellement pris une autre dimension sur la scène mondiale depuis les Jeux. »

Après les JO, vous ne vous êtes pas reposés sur vos lauriers et vous avez continués à travailler d’arrache-pied ?
« Rio a été une expérience exceptionnelle pour le groupe. Cela fait di ans que nous accumulons de l’expérience avec, parfois, des passages à vide et, souvent, de belles réussites. Les jeunes ont fait le boulot en U21 et ils bien compris qu’il fallait bosser dur pour atteindre leurs objectifs, d’autant plus chez les A. Shane McLeod a mis un nouveau processus de travail en place. Et nous voulons continuer à aller de l’avant en franchissant de nouveaux paliers. »

Ce qui est frappant depuis l’entame du tournoi, c’est le travail impressionnant dans la récupérations de balles.
« Tactiquement, nous sommes très au point. Et notre volume physique nous permet réellement de passer au-dessus de notre adversaire lors de la deuxième mi-temps. Nos attaquants et nos milieux récupèrent un nombre impressionnant de balles et cela nous aide défensivement. C’est l’une des raisons pour laquelle nous n’encaissons que très peu de buts. Je n’ai d’ailleurs pas eu beaucoup de travail depuis l’entame du tournoi. »

Jeremy Gucassoff a disputé une mi-temps face à l’Egypte et sera dans les buts face à l’Afrique du Sud, lundi. C’est important qu’il puisse également être aligné lors de cette World League ?
« C’est normal dans ce type de tournoi de donner également du temps de jeu au second gardien. Si je me blesse, il faut que Jeremy soit prêt, lui aussi, à prester au plus haut niveau. Comme gardien, l’expérience est évidemment essentielle. »

Demain, face à l’Allemagne, ce sera le premier véritable test de cette World League ?
« L’Allemagne nous attend certainement au tournant. Mais, avec la formule du tournoi, ce sont les quarts de finale qui seront déterminants. Mais nous sommes prêts à nous battre avec eux. Si on reproduit le niveau de nos deux premières prestations, tout devra bien se passer. Nous pouvons battre tout le monde. Nous l’avons déjà prouvé par le passé. »

On entend beaucoup dans le groupe depuis le début du tournoi que nous devons faire peur à nos adversaires. Ce n’est pas encore le cas aujourd’hui ?
« Avant, nous étions souvent dans un rôle d’underdog. A ce moment-là, c’était compliqué de dire que nous allions mettre une claque à l’Allemagne. Mais, je le répétais encore il y a quelques jours, nous ne devons plus craindre personne. Aujourd’hui, tout le monde voit la Belgique comme une grosse nation du hockey. Mais il y a quelques années, nous ne battions pas encore les Pays-Bas ou l‘Australie. Il y a un changement qui s’est opéré et les grandes équipes commencent à avoir peur de nous. »

Ce qui manque encore à notre pays, c’est de gagner de grands tournois.
« C’est la culture de la victoire qu’il nous manque encore. C’est cela que l’on doit créer dans le futur. Ce serait par exemple bien que nous allions chercher ce titre de champion d’Europe à la fin de l’été. »

Vous préparez d’ailleurs cet Euro, ici, à Johannesburg ?
« Exactement. Mais c’est l’endroit parfait pour faire ce boulot. Nous intégrons nos jeunes et nous adaptons un peu nos tactiques. Nous sommes bien conscients que cela ne sera pas évident. Le temps de repos entre les deux tournois sera très court. Et il faudra bien gérer ces moments-là. Il faudra être prêt au bon moment. Mais je pense que nous aurons aussi toutes nos chances à Amstelveen pour aller chercher l’or. »

Entretien : Laurent Toussaint (à Johannesburg).

Photo : FIH.

Commentaires