Tom Boon va devoir s’habituer à son nouveau statut

Un peu plus de 24 heures après l’annonce de son engagement pour une saison auprès des Dabang Mumbai, le jeune de Bruxellois a encore du mal à réaliser la nouvelle. « C’est tout simplement délirant. Lorsque je me suis réveillé ce samedi matin, j’avais déjà deux ou trois messages sur mon téléphone. Ensuite, j’ai lu ton tweet avec la somme pour laquelle j’avais été drafté. Et j’étais même un peu choqué. C’était dingue. C’était beaucoup que la somme que j’espérais atteindre. Selon les tarifs pratiqués depuis deux ans, je visais les 60.000$ en sachant que les attaquants sont toujours engagés pour une somme légèrement supérieure aux autres joueurs. Mais là, on a atteint des sommets. J’ai encore du mal à réaliser… »

Et même un record puisque depuis le lancement de l’Hockey India League en 2013, aucun joueur n’avait encore trouvé acquéreur pour une telle somme. La nouvelle franchise de la compétition (qui occupera la place des Mumbai Magicians) a, en effet, dépensé la somme de 103.000 $ (82.500 euros) pour s’offrir les services de l’attaquant des Red Lions. Tom Boon devient donc le joueur le plus cher de l’histoire de l’HIL. De quoi encore changer son statut au niveau mondial. « Je n’ai pas encore eu de contacts avec mon nouveau club mais bien avec Elena Norman, la CEO de la Fédération indienne de hockey. Elle m’a confirmé que j’allais bientôt recevoir de nombreuses sollicitations des médias et que, dès que j’arriverai en Inde, les journalistes seraient là pour me suivre au quotidien. »

L’attaquant de Bloemendaal et des Red Lions réalise enfin son rêve, lui qui avait dû faire une croix sur le championnat indien, la saison dernière. « L’an dernier, l’échéance de la Coupe du monde était trop proche. Je n’ai pas voulu prendre de risques inconsidérés. Mais cette fois, je me sentais parfaitement capable de mener de front cette expérience et ma carrière en équipe nationale. Je vais effectivement louper un stage important en Afrique du Sud mais je vais participer à l’une des meilleures compétitions au monde. Je suis persuadé que je resterai frais physiquement et mentalement pour enchaîner avec la suite de la compétition en Hoofdklasse et la World League, au début de l’été prochain. Je vais d’ailleurs suivre un programme de préparation adapté pour me maintenir au top niveau. »

Tom sera finalement le seul Belge à tenter l’aventure en janvier prochain. Même si Jeroen Delmee, le coach des Red Lions, avait annoncé qu’il ne pourrait pas s’opposer à la décision de certains de ses joueurs mais qu’ils pourraient se mettre en danger au niveau de leur sélection pour les échéances de 2015. De quoi, tout de même, faire changer d’avis Cédric Charlier, Tanguy Cosyns ou Simon Gougnard qui avaient confirmé, durant l’été, qu’ils pourraient également être séduits par un contrat de cinq semaines en Inde.

En India League, celui qui est considéré comme l’un des dix meilleurs joueurs de la planète va retrouver le gratin mondial comme Jamie Dwyer, Moritz Fürste ou Sardar Singh. « Le niveau général de la compétition est assez élevé vu la qualité des joueurs étrangers qui rejoignent les franchises chaque saison. Mais bon, on le sait également les Indiens ne sont pas les champions en ce qui concerne la structure dans le jeu. En India League, on assiste principalement à du hockey champagne dans lequel les attaquants peuvent se régaler. Je vais me frotter aux meilleurs gardiens du monde et je sais que je vais continuer à progresser. »

Un transfert record qui va certainement changer la vie de Tom Boon qui franchit une nouvelle étape dans sa carrière. Le Bruxellois s’en rendra très certainement compte d’ici une grosse quinzaine de jours quand il atterrira en Inde pour participer au Champions Trophy, à Bhubaneswar. Son statut aura évolué. Il ne sera plus simplement l’un des meilleurs joueurs de la planète mais bien le joueur le plus cher du hockey professionnel indien, la patrie mondiale de la discipline…

Entretien : Laurent Toussaint

Photo : Philippe Demaret

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