Shane McLeod peut mener les Red Lions au podium

Le grand jour est arrivé pour les Red Lions. Des mois. Des années qu’ils attendent ce tournoi olympique. Un événement capital pour le hockey belge vu les ambitions affichées depuis des années pour la compétition. Rio 2016 est le rendez-vous que cette génération dorée ne peut, et ne doit pas, louper. Et pour atteindre son objectif, le groupe peut compter sur Shane McLeod. Le sélectionneur national peut couronner le travail de fond entrepris par ses prédécesseurs et offrir cette médaille tant convoitée à la Belgique. Un pari fou que le Néo-Zélandais a accepté, il y a seulement dix mois, lorsqu’il succède à Jeroen Delmee, démissionnaire après un championnat d’Europe catastrophique. Mais McLeod est l’homme de la situation. Quatrième coach des Lions en seulement cinq ans, il fait directement l’unanimité auprès des joueurs qui perçoivent en lui leur guide naturel. Alors pourquoi cet homme discret et réservé peut-il mener son équipe vers le podium ?

Ancien sélectionneur des Red Panthers (2002-2006) et des Black Sticks (2007-2012), l’équipe nationale de son pays, Shane McLeod possède tout d’abord une sérieuse expérience olympique puisqu’il a participé, comme coach, aux Jeux de Pékin et de Londres. Il connaît aussi parfaitement le hockey belge et la mentalité de ses joueurs. Coach des U21 mais aussi du Waterloo Ducks (avec lequel il a décroché deux titres de champion en 2013 et 2014), il a su rendre, à son groupe, la confiance, l’envie et le plaisir de mouiller le maillot pour le pays.

« Chaque coach a apporté sa pièce à l’édifice et sa propre valeur ajoutée , reconnaît sans sourciller Felix Denayer, l’un des cadres des Red Lions, qui dispute, au Brésil, ses troisièmes Jeux consécutifs. Mais Shane est arrivé au bon moment. Comme je l’ai déjà expliqué à plusieurs reprises, nous sommes toujours les mêmes joueurs de hockey, tactiquement ou techniquement. Mais nous avions besoin de quelque chose de plus. Il nous a apporté beaucoup de confiance alors que la tâche s’annonçait compliquée en reprenant le poste de sélectionneur national à moins d’un an des JO. Enfin, il nous a offert beaucoup de responsabilités. Et, comme je pars du principe que ce sont tout de même les joueurs qui doivent finir le job sur le terrain, cela me convient parfaitement.»

Le Néo-Zélandais a donc replacé ses joueurs au cœur du projet en leur offrant plus de liberté et de responsabilités dans la prise de décision. Un choix qui a fait mouche comme le confirme le capitaine John-John Dohmen. « Avec Jeroen Delmee, nous avons appris énormément. C’est peut-être lui qui nous a le plus enseigné durant les cinq ans où il a fait partie du staff de l’équipe nationale. C’est une évidence. Mais nous avions besoin d’un peu plus de liberté dans le jeu. Shane nous a toujours dit que nous avions un plan, mais que les joueurs pouvaient apporter également leur contribution au jeu. Il nous a demandé de nous exprimer et de nous libérer sur le terrain. Et c’est comme cela qu’évoluent les meilleurs joueurs du monde afin qu’ils puissent donner la pleine mesure de leur talent. C’est ce dont nous avions réellement besoin.

Un sentiment partagé par Felix Denayer. « Il est très attentif à l’avis du groupe même au moment de prendre de grandes décisions. Il n’hésite pas à nous demander notre avis même si, au final, c’est toujours lui qui tranche. »

Extrêmement paternaliste et protecteur mais aussi terriblement exigeant avec ses joueurs, il privilégie toujours le groupe aux individualités. Chacun possède un rôle précis dans la réussite de l’équipe. Son credo : « A star team, not a team of stars. ». C’est donc collectivement que les Red Lions peuvent et doivent faire la différence. «

Il discute beaucoup avec le groupe et à la différence de ses prédécesseurs, il ne le fait pas uniquement avec les cadres, conclut encore John-John Dohmen. Cela plaît beaucoup aux joueurs qui se sentent tous concernés. C’est un peu la mentalité belge. Nous avons tous besoin d’être écoutés, de nous sentir sur un même pied d’égalité. »

Face à la Grande-Bretagne, les Red Lions devront donc confirmer d’emblée qu’ils possèdent bel et bien les moyens de leurs ambitions. Que la dynamique et le plaisir retrouvé grâce à Shane McLeod se concrétisent avec des résultats. La victoire face aux Britanniques n’est, certes, pas obligatoire mais elle permettrait d’envisager plus sereinement la phase de groupe et de déjà assurer, quasiment, une qualification pour les quarts de finale.

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 7 août (à Rio de Janeiro).

Photo : FIH.

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