Shane McLeod : « Les Allemands ont peur de nous affronter »

La victoire face au Pakistan et la qualification pour les quarts de finale semble réellement avoir enlevé un poids des épaules des Red Lions. Comme si cette prestation quasi parfaite marquait réellement le début du tournoi pour un groupe qui a peiné à trouver ses marques lors des 12 premiers jours de compétition. La Belgique est donc prête pour aborder le choc face à l’Allemagne comme le confirme leur coach néo-zélandais extrêmement confiant au moment d’aborder cette dernière ligne droite.

Shane McLeod, la Belgique a disputé, enfin, le match référence tant attendu dans le tournoi ?
« C’était un bon match. Je suis effectivement très heureux après la prestation la plus complète depuis le début de cette Coupe du monde. Nous savions que disputer un match supplémentaire serait extrêmement bénéfique pour l’ensemble de l’équipe. Nous devions intégrer deux jeunes éléments qui remplacent des joueurs très expérimentés. Antoine Kina et Augustin Meurmans ont répondu à l’attente. Nous sommes prêts pour le quart de finale. »

Tout était quasi parfait lors de ce duel face au Pakistan. Défensivement, offensivement, dans la construction et même dans la finition.
« Nous avons vraiment travaillé très dur lors de cette phase de poule même si nos résultats auraient pu être plus convaincants. Le rythme des rencontres ne nous a pas facilité la tâche avec de longues périodes de repos entre les matchs. Il y avait beaucoup de fraicheur dans la manière dont nous avons évolué lors de ce match de barrage. Les joueurs se sont véritablement amusés sur le terrain et il faudra, à présent, reproduire cette prestation face à une équipe d’un tout autre niveau. »

Seul le penalty n’est pas encore totalement au point ?
« Non, je ne suis pas tout à fait d’accord. Notre p.c. a été efficace. Nos statistiques sont tout à fait acceptables et nous possédons certainement l’une des meilleurs penaltys du tournoi, derrière l’Argentine. Alex Hendrickx est en forme et j’espère qu’il continuera sur sa lancée. »

Les joueurs semblaient extrêmement déterminés lors de leur montée sur le terrain. Bien plus que lors des 3 matchs précédents.
« Nous savions que nous allions terminer à la première ou à la deuxième place de notre poule. Ces rencontres étaient en quelque sorte des mises en jambes avant les matchs à enjeux. Nous connaissons nos qualités et les joueurs savent ce qu’ils devaient faire pour remporter ce type de rencontre. Mais je concède qu’il y avait un peu de frustration dans le groupe après la victoire face à l’Afrique du Sud. Ils étaient conscients qu’ils pouvaient proposer beaucoup mieux. C’est ce qu’ils ont fait face au Pakistan en proposant un match sérieux et appliqué. »

Mais les Red Lions devront encore augmenter leur niveau pour rivaliser avec l’Allemagne en quarts.
« Oui, tout à fait. Mais notre adversaire va nous permettre de nous sublimer encore un peu plus. Si nous jouons comme face au Pakistan, nous nous imposerons mais cela risque d’être un match très serré. Ce sera un match spectaculaire mais très équilibré. C’est dommage pour les deux équipes de se retrouver à ce stade de la compétition car elles peuvent viser, chacune, la médaille d’or. Une des deux nations sera donc extrêmement déçue à l’issue de la rencontre. »

Quelles sont les grandes forces de l’Allemagne ?
« Ils sont très solides défensivement et ils possèdent d’excellents joueurs très réalistes en zone de conclusion. Mais nous avons également beaucoup de qualité dans notre équipe. Nous comptons dans nos rangs plusieurs défenseurs considérés parmi les meilleurs au monde comme Arthur Van Doren ou Arthur De Sloover. Nous devrons mettre une pression haute pour les mettre en difficultés. »

Les Allemands ont peur de nous affronter à ce stade de la compétition ?
« Oui, je pense bien. S’ils possédaient une liste des adversaires qu’ils voulaient absolument éviter avant la finale, nous figurerions certainement tout en haut de celle-ci. Nos derniers duels ont été très disputés. Certains prétendent que nous sommes devenus prévisibles dans notre jeu. Mais je pense que cela pourrait jouer en notre faveur car c’est loin d’être le cas. »

Il s’agirait d’une catastrophe si la Belgique s’inclinait en quarts de finale ?
« Ce serait surtout une énorme déception. Lorsque deux des meilleures nations mondiales s’affrontent en quarts de finale dans une Coupe du monde, il y en a forcément une qui restera sur le carreau et pur qui la déconvenue sera terrible. Nous devrons composer avec cette situation. Personne ne pourra, en effet, se contenter d’une défaite. Et il faudra, dans le cas échéant, analyser notre prestation et les raisons de cet échec. »

Propos recueillis par Laurent Toussaint (à Bhubaneswar), In Le Soir, jeudi 13 décembre 2018.

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