Les Red Lions veulent récolter le fruit de dix ans de labeur

L’heure de vérité est, enfin, arrivée pour le hockey belge. Le rendez-vous olympique sera l’aboutissement de plus de dix ans de travail pour les Red Lions et pour l’Association royale belge de hockey. Un tournoi pour lequel la Belgique possède un seul et unique objectif : décrocher une place sur le podium. « Ce n’est peut-être pas le moment de vérité, corrige d’emblée Marc Coudron, le président de l’ARBH. Mais je reconnais qu’il existe clairement des attentes importantes au moment d’aborder ce tournoi. Je dirai plutôt qu’il s’agit du premier moment clé après un investissement financier et humain de près d’une décennie. Nous disposons d’une génération dorée mais d’autres tout aussi talentueuses vont suivre. C’est effectivement la dernière chance de performer pour plusieurs cadres de notre équipe nationale mais la jeune garde est déjà bien présente dans le noyau à l’image d’Arthur Van Doren qui n’est qu’aux prémices de son histoire avec les Jeux . »

Il y a dix ans, le hockey est inclus dans le projet Be Gold initié par le COIB. Un plan qui vise à promouvoir la détection, l’épanouissement et l’accompagnement des jeunes talents sportifs dans la perspective d’une participation aux JO et d’une place dans le Top 8. Un travail minutieux et de longue haleine qui porte aujourd’hui ses fruits comme se félicite l’actuel recordman de sélection en équipe nationale (358 sélections). « C’est exact que nous avons opté pour cette vision et cet investissement à long terme, poursuit Marc Coudron. Mais nous poursuivons, actuellement, le travail avec les U16, les U18 et les U21. Il faut souligner le travail en coulisses exceptionnel réalisé par Bert Wentinck et toutes ses équipes. Notre responsabilité est d’amener les athlètes au top niveau pour qu’ils puissent performer. Et c’est ce que nous allons continuer à faire dans le futur. »

Une médaille attendue depuis 96 ans

Cinq ans plus tard, en décembre 2011, les Red Lions remportent le Champions Trophy, en Afrique du Sud. Le président fédéral annonce fièrement, et pour la première fois, que l’équipe messieurs doit viser le podium à Rio, en 2016. Et huit mois plus tard, il récidive dans nos colonnes au moment de dresser le bilan après la cinquième place conquise aux Jeux de Londres. « Si on ne fait pas de bêtise, nous jouerons pour une médaille à Rio. Pour le hockey belge, le meilleur doit encore arriver, j’en suis convaincu ! »

Après la médaille de bronze, aux Jeux d’Anvers, en 1920 (mais il y avait seulement quatre nations en lice dans le tournoi !), les protégés de Shane McLeod se voient donc, aujourd’hui, « contraints » de finir avec une breloque autour du cou à l’issue du tournoi olympique qui débute ce samedi. « Il ne s’agit en aucun cas de mettre une pression supplémentaire sur les épaules de ce groupe, tempère Marc Coudron. Cela me paraît simplement logique lorsque vous pointez à la quatrième ou à la cinquième place mondiale de revendiquer un top 3. Il y a quatre ans, c’était logique de se qualifier pour les Jeux. Aujourd’hui, c’est simplement normal de viser le podium. »

Les joueurs sont paisibles

Et, à quelques heures d’embarquer, lui aussi, pour le Brésil pour soutenir ses Lions, l’homme fort de la Fédération se montre d’ailleurs relativement confiant. « Même si je n’étais pas présent à leurs côtés lors des derniers rendez-vous internationaux, j’ai eu l’occasion de discuter avec chacun d’eux lors de leur départ pour Rio. Ils sont extrêmement sereins et concentrés sur leur tâche. D’ailleurs, je ne les avais plus sentis à ce point paisibles depuis août 2013, au moment de débuter le Championnat d’Europe, à Boom. Ils avaient alors décroché une médaille d’argent ! »

Toutefois, en sport, rien n’est jamais acquis et tout reste à faire dans un tournoi qui sera extrêmement relevé et disputé. « Est-ce que louper le podium serait considéré comme un échec ? Pour être tout à fait honnête, je n’envisage pas ce scénario. Mais, en sport, ce n’est pas toujours la meilleure équipe qui gagne. Nous l’avons encore vu très récemment lors de l’Euro de football. Mais c’est vrai que je rêve d’un parcours à la portugaise. »

Et si ce n’était pas l’heure de vérité mais bien l’heure de gloire qui sonnait pour les Red Lions, à Rio ?

Laurent Toussaint, In Le Soir, mercredi 03 août 2016.

Photo : Philippe Demaret.

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