Les Red Lions à 60 minutes des Jeux

Les 6.000 supporters belges présents, à Brasschaat, ont donc retenu leur souffle jusqu’à 25 secondes du coup de sifflet final avant d’enfin exploser. Le but de John-John Dohmen a libéré tout le stade mais aussi les Red Lions qui avaient buté, avant cela, sur un David Harte en état de grâce. Cette troisième victoire consécutive dans la phase de poule, arrachée face à l’Irlande, après celles face à la Chine et à la Malaisie, offre aux Belges la première place du groupe B et un quart de finale théoriquement plus facile face à la France, quatrième de l’autre poule.

« Cette victoire est largement méritée vu le nombre d’occasions de but, soulignait John-John Dohmen. Ce n’est certainement pas notre match le plus abouti du tournoi mais nous n’avons pas grand-chose à nous reprocher non plus vu notre performance du jour. »

Ce qui a une nouvelle fois frappé lors de ce duel, c’est la maturité affichée par le groupe qui est resté extrêmement serein jusque dans les dernières secondes alors que la Belgique ne parvenait pas à concrétiser sa large domination au marquoir. « Nous avons énormément travaillé depuis le Champions Trophy pour corriger certains détails au niveau de notre gestion mentale, poursuivait le héros du jour Nous avons beaucoup pensé à la défense et à la manière de nous aider les uns les autres pour obtenir un résultat. Nous sommes devenus beaucoup plus professionnels dans notre manière de gérer les moments clés des rencontres. »

De son côté, Felix Denayer dressait un premier bilan du tournoi après cette phase de poule. « Nous avons fait le boulot durant ces quatre premières rencontres avec trois victoires et un nul face à la Grande-Bretagne. Nous avons terminé à la première place et c’est l’objectif que nous nous étions fixés. Maintenant, c’est un autre tournoi qui débute. Nous jouons de manière très satisfaisante. Mais c’est surtout mentalement que nous avons progressé. Nous voyons un autre groupe lors de cette World League. Nous sommes plus posés, plus matures et il n’y aucune friction sur le terrain. Et si, à côté de cela, nous parvenons, à chaque fois, à augmenter notre niveau technique, nous pouvons aller très loin. »

Et c’est donc face à la France, et sa colonie de joueurs qui évoluent en division d’honneur, que va se jouer le ticket olympique. L’adversaire le plus abordable, sur papier, mais qui reste tout de même un sérieux morceau qu’il ne faudra pas négliger. « Cela reste une bonne équipe même si elle a terminé à la quatrième place dans l’autre groupe, soulignait de son côté Loïck Luypaert. Nous allons analysé leur jeu et nous allons simplement tout mettre en place pour les battre. Mais nous ne devons pas spécialement regarder qui nous aurons en face de nous mercredi soir. Il faudra se focaliser sur nos qualités et notre jeu. Nous avons un seul et unique objectif lors de ce tournoi, ce sont les Jeux. Nous n’aurons peut-être plus jamais une équipe aussi compétitive dans les années à venir. Ce n’est pas important pour cette équipe d’être brillante. Nous voulons juste gagner des matchs. C’est cela qui est essentiel. Le reste n’a pas d’importance à nos yeux. Seule la victoire compte ! »

La Belgique est donc à 60 minutes des Jeux olympiques de Rio. Une victoire assurera à cette équipe une troisième participation consécutive aux JO. De quoi décupler les forces de John-John Dohmen et de ses partenaires. « Ce n’est pas maintenant que nous allons lâcher. Le tournoi olympique reste l’aboutissement dans la carrière d’un sportif. Nous avons réalisé une partie du travail et il reste un match pour concrétiser le travail accompli depuis des mois… »

Laurent Toussaint, In Le Soir, lundi 29 juin 2015.

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