L’analyse : Il ne faut pas s’inquiéter pour les Red Lions

Lors de ce Championnat d’Europe à Amstelveen, Hockeybelgium pourra compter, après chaque rencontre, sur l’analyse pointue et attentive de Maxime Luycx. Notre consultant décortiquera les rencontres de notre équipe nationale et tentera de tirer les enseignements essentiels de chaque match.

Maxime, c’était réellement un jour sans pour les Red Lions face à l’Espagne ?
« C’est difficile à dire. C’est le style de rencontre très compliqué à aborder. Il n’y avait pas réellement d’enjeu puisque la qualification pour les demi-finales était déjà assurée. Mais cette défaite permettra peut-être à l’équipe de redescendre les pieds sur terre si elle en a réellement besoin. Je le répète, nous manquons encore de constance pour prester au meilleur niveau lors de chaque rencontre, même lorsque l’importance du rendez-vous est peut-être moins évidente. Mais c’est dommage de passer à côté de cette dernière rencontre de poule et d’avoir perdu la première place du groupe. »

Le plus inquiétant, c’est que les joueurs ont semblé incapables de réagir sur le terrain ?
« Oui, nous avons manqué d’énergie et nous ne sommes jamais parvenus à mettre suffisamment de rythme pour revenir dans la partie. Inconsciemment, la demi-finale devait déjà trotter dans la tête de certains. J’ai trouvé l’équipe amorphe et bien trop lente. Shane McLeod a expliqué lors de son interview télévisée, à la mi-temps, qu’il manquait pas mal de petites choses dans toutes les lignes et dans tous les secteurs du jeu. Si tu évolues 10 ou 15% sous ta véritable valeur, tu ne sais pas t’imposer face à une équipe comme l’Espagne. Mais il faut bien reconnaître que nos adversaires ont bien joué le coup et qu’ils nous ont posé beaucoup de problèmes. »

Il faudra donc se recentrer rapidement pour aborder ces demi-finales.
« Je ne suis pas très inquiet pour la suite. Les Red Lions possèdent les ressources nécessaires pour se reconcentrer et aborder sereinement ces deux dernières matchs. Cela fait partie de l’apprentissage au plus haut niveau. Lorsque l’Australie a dominé le hockey mondial, il y a quelques années, elle était intraitable et très constante. Elle ne lâchait rien quelque soit l’adversaire ou l’enjeu. Les Aussies gagnaient tous leurs matchs et ils ne connaissaient que très rarement des petits creux. Nous devons réussir à faire cela également. Mais je reconnais que cela arrive à toutes les grandes nations de connaître des moments un peu plus creux. On peut, parfois, proposer une prestation plus moyenne. Mais ce n’est pas une raison de tout remettre en question. Toutefois, les espérances sont hautes et les supporters attendent du beau jeu comme lors de la World League en Afrique du Sud. C’était bien plus fluide et spectaculaire. Mais les joueurs vont remettre tout à plat. »

L’Allemagne abordera cette demi avec le couteau entre les dents.
« C’est une certitude surtout après la finale perdue à Johannesburg. Cette équipe pourra compter sur Tobias Hauke, le grand patron dans le milieu de terrain, et Christopher Rühr, de retour au meilleur de sa forme, pour animer le jeu Ils auront évidemment à cœur de prendre leur revanche. Il y aura certainement une grosse réaction après la correction en finale. Du côté des Red Lions, il sera capital qu’ils se focalisent sur leur propre jeu. Mais nous avons la qualité suffisante pour rebondir. L’objectif, c’est la finale et une médaille or. De leur côté, les Néerlandais se frottent certainement les mains de pouvoir éviter les Allemands. Mais il s’agira d’un bon test pour la suite de l’aventure. »

Entretien : Laurent Toussaint

Maxime Luycx : 345 sélections en équipe nationale – capitaine des Red Lions durant 3,5 ans – deux participation aux JO : Pékin (2008) et Londres (2012). Consultant hockey sur VooSport.

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