L’analyse : Le penalty constituera également la clé de la finale olympique

Comme lors de chaque compétition internationale, Hockeybelgium peut compter sur l’analyse pointue et attentive de Maxime Luycx. Notre consultant décortiquera les prestations des Red Lions et tentera de tirer les enseignements essentiels après chaque rencontre de ce tournoi olympique.

Maxime, il n’y a pas eu de surprise lors de cette demi-finale. Les Indiens ont joué comme on l’attendait ?
« Exactement. Ils ont proposé une premier quart d’heure extrêmement costaud même si nous avons marqué assez rapidement. Comme nous pouvions nous y attendre, ils ont mis du rythme et ils ont tenté de prendre le large dès le coup d’envoi. Nous leur avons d’ailleurs laissé un peu trop d’espaces pour développer leur jeu durant ce premier quart d’heure. Mais nous avons laissé passer la tempête et, ensuite, nous avons pris le jeu à notre compte. »

La possession de balle constituait la clé de cette rencontre ?
« Je l’avais déjà annoncé lors de ma précédente analyse. Il fallait prendre le contrôle des opérations. Les Indiens ne sont pas patients et ils ont laissé beaucoup d’énergie dans le jeu défensif. Avec un bon gardien, un penalty de qualité et un jeu défensif très rigoureux, il ne pouvait rien arriver aux Red Lions. On a vu également l’importance de ne pas perdre trop rapidement l’arbitrage vidéo. C’est ce genre de petits détails qui font la différence à ce niveau. »

Le penalty d’Alexander Hendrickx est toujours aussi redoutable et fait toute la différence dans ce tournoi ?
« On a beaucoup parlé du manque de résultats du penalty lors des JO à Rio, puis de son efficacité et de sa renaissance à Bhubaneswar, 2 ans plus tard. Cette qualité de p.c. nous avait mené au titre mondial. Alex est réellement en forme olympique. Il peut tirer partout et ses essais sont toujours cadrés. Sa moyenne dépasse les 50%. C’est remarquable. Le penalty sera également la clé de la finale. A côté de cela, il ne faudra rien concéder et être très efficace dans le cercle adverse. »

Cette équipe ci est plus forte que celle sacrée championne du monde en 2018 ?
« Oui, très certainement. Ils ont encore gagné en expérience et en maturité. Ils savent parfaitement ce qu’ils doivent faire pour gagner. Tout le monde était inquiet après ce report d’un an des Jeux. Mais ils ont encore réussi à s’améliorer sur certains points. Ils ont encore gagné en expérience. Ils possèdent cette faculté de rester calme en toutes circonstances. Ils peuvent être menés au score mais ils arrivent toujours à garder ce contrôle sur le jeu. »

Est-ce que les supporters belges prennent suffisamment conscience de la qualité exceptionnelle de cette équipe ?
« Ils dominent la discipline comme l’ont fait auparavant l’Allemagne et l’Australie. Ce qu’ils réalisent est juste incroyable. Cela exige d’énormes sacrifices et une charge de travail hallucinante. Ils sont occupés à marquer l’histoire du sport belge mais également du hockey mondial. C’est extrêmement compliqué de rester au sommet. Malgré les succès, ils se remotivent à chaque fois et se fixent de nouveaux objectifs ambitieux. J’espère réellement que nous pourrons garder ce degré de qualité plus tard avec les nouveaux venus. »

Qui préfèrerais-tu rencontrer en finale ?
« L’Allemagne. Nous les connaissons mieux et on les a rencontré à plusieurs reprises ces derniers mois. Nous possédons toutes les clés de leur jeu. L’Australie, en revanche, constitue une réelle inconnue. On ne les plus affronté depuis très longtemps. Nous avons donc peu de repères face à eux. Mais les Red Lions sont parés pour se frotter à l’un ou l’autre style de jeu. Ils sont prêts pour aller chercher cette médaille d’or qu’ils attendent depuis 5 ans. »

Entretien : Laurent Toussaint

Maxime Luycx : 345 sélections en équipe nationale – capitaine des Red Lions durant 3,5 ans – deux participation aux JO : Pékin (2008) et Londres (2012). Consultant hockey sur VooSport.
Photo : Rob Walbers (Belga).

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