Des retrouvailles singulières pour les Red Lions

Les champions du monde et d’Europe ont donc repris le chemin de l’entrainement, ce lundi, après 52 jours d’interruption et de confinement. Un moment particulier pour le groupe. Mais un rendez-vous que les joueurs attendaient réellement avec impatience après 7 semaines de travail individuel axées uniquement sur la préparation physique et le fitness. « C’était bizarre de se retrouver », explique Gauthier Boccard. « J’éprouvais un double sentiment au moment de retrouver une partie de mes coéquipiers, à Kontich. D’un côté, il y avait évidemment beaucoup d’excitation puisque nous attendions tous ce moment de pouvoir enfin nous retrouver. Mais de l’autre, les règles de distanciation et les conditions strictes d’entrainement freinent un peu cet élan. Nous aimons les duels et les petits matchs qui offrent un aspect compétitif à ces séances de travail et qui nous motivent réellement au quotidien. Ici, tous les contacts sont interdits et on doit donc se contenter de travailler les bases. Ce sera naturellement enthousiasmant durant les premiers jours mais il ne faudrait pas que cela dure des semaines de la sorte. Toutefois nous sommes tous bien conscients de la chance qui nous est offerte de nous retrouver déjà sur le terrain et de pouvoir jouer au hockey. »

Ces retrouvailles ont donc été particulières pour le groupe habitué à se côtoyer au quotidien quasi 11 mois par an. « C’est vrai que les conditions sont singulières. En arrivant au Beerschot, on sort de sa voiture et on va directement au terrain en suivant un itinéraire établi pour ne croiser personne. Nous sommes à 4 par demi-terrain et c’est Michel van den Heuvel qui dirige la session à l’écart. Shane McLeod suit la séance depuis la tour vidéo alors qu’il est toujours au plus près de nous pour nous prodiguer ses conseils ou ses recommandations. Nous disposons chacun d’une zone spécifique pour déposer nos affaires et on s’échauffe individuellement. Après autant de semaines, il faut réellement réapprovisionner le stick et la balle. Il faudra clairement un peu de temps pour retrouver la finesse du jeu et notre touché de balle. Mais cette période nous permettra également de retravailler certains détails techniques. Les séances devraient durer, en moyenne, une 1 heure et demi. »

« Ce n’est pas évident de s’entraîner sans réelle échéance »

Mais ce qui est réellement compliqué à l’heure actuelle, pour Gauthier Boccard et les autres Red Lions privés de championnat, de Pro League et de la préparation pour les JO, c’est de parvenir à se projeter sur le plus long terme. « Tout reste flou pour l’avenir mais… comme pour tout le monde ! Il est assez difficile de se concentrer sur de nouveaux objectifs. Mais on s’entraine pour garder un certain niveau. Et ce même si la charge de travail n’est évidemment pas la même qu’avant le confinement. Ce n’est pas évident de s’entrainer sans réelle échéance. Nous ne savons pas quand nous pourrons nous entrainer normalement ou même disputer un match amical. A un niveau personnel, mon objectif actuel est de garder mon corps en bon état pour éviter les blessures. Je prends toujours autant de plaisir à jouer au hockey et je suis déjà content de pouvoir m’entrainer à nouveau 3 fois par semaine. »

Les Red Lions devraient s’entrainer de la sorte jusqu’au 15 juin avec, en complément, 2 séances de physique hebdomadaires programmées les autres jours. Les joueurs profiteront, ensuite, de 3 semaines de vacances avant une reprise programmée le 5 juillet. « On verra à ce moment-là ce que nous pourrons faire et quelles seront les nouvelles règles en vigueur. Nous en saurons plus également sur une possible préparation en club qui devrait débuter le 1er août. »

D’ici là, le Brabançon continuera de s’occuper de son petit Tommy, 4 mois, avec qui il a finalement eu l’occasion inespérée de passer beaucoup de temps depuis le début de confinement alors que la préparation olympique et la compétition domestique auraient dû l’occuper à temps plein.

Laurent Toussaint, In Le Soir, mardi 5 mai 2020.

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