La FIH se trouve dans une situation financière des plus délicates

C’est le site spécialisé Inside The Game qui a relevé l’information après une enquête approfondie mais aussi un entretien avec Thierry Weil, le CEO de la FIH. La Fédération internationale de hockey scrute tous les budgets pour réussir à faire face au choc financier déclenché par la pandémie de coronavirus. C’est ainsi que la Fédé était passée en « mode d’épargne complète » avec une réduction de la masse salariale d’environ 50% pendant plusieurs semaines grâce à un programme de chômage partiel mis en place par le gouvernement suisse. La crise mondiale a frappé à un moment délicat pour la FIH puisque la 2e édition de la Pro League n’a pu aller à son terme et a été prolongée jusqu’en juin 2021 alors que la 3e saison se disputera de septembre 2021 à juin 2022.

Cette large compression des coûts intervient également dans le sillage de la publication des résultats pour l’année 2018 avec des coûts de production TV liés à la nouvelle concurrence avaient été « sous-estimés » tandis que les revenus de radiodiffusion avaient été « surestimés ». A côté de cela, les conclusions du bilan financier sont très explicites : « La FIH a réalisé d’importants investissements en 2019 pour faire croître le hockey à l’échelle mondiale et accroître sa sensibilisation. En lançant la Pro League (…), qui devait constituer un véhicule majeur pour stimuler la croissance et la notoriété du sport (…), il n’était pas prévu d’avoir un résultat financier positif substantiel [sic] ni même d’atteindre un seuil de rentabilité la première année. Malheureusement, les coûts de production télévisuelle ont été sous-estimés alors que, dans le même temps, les revenus des accords de radiodiffusion ont été surestimés. Cela a conduit à la situation où la FIH affiche un résultat négatif en 2018 et un résultat négatif important en 2019. Plusieurs mesures structurelles et financières ont été décidées et prises pour remédier à cette situation. Grâce à toutes les mesures prises, les budgets de la FIH pour 2020 à 2022 sont sécurisés et affichent un bénéfice important en 2022, après les Coupes du monde de la FIH. »

Un rapport de l’audit financier effectué en novembre 2019 par Ernst & Young est éloquent sur la situation économique de la Fédération internationale. Les coûts attribués à la Pro League (700.000 €) attribué à la Pro League ont poussé la FIH dans le rouge en 2018 avec une perte globale de 290.000 € (sur un résultat d’exploitation de 12,6 millions d’euros). Les dépenses totales ont atteint 11,7 millions d’euros, avec une masse salariale et d’honoraires de près de 4,8 millions d’euros.

Entre 2015 et 2018, une analyse interne indique qu’un peu moins du tiers des revenus d’exploitation de la FIH provenaient de paiements liés à la présence du hockey dans le programme olympique par le CIO. Le report d’un an des Jeux de Tokyo signifie que le prochain paiement de ce type pourrait ne pas se matérialiser avant 12 mois, de quoi créer de sérieux problèmes de trésorerie comme pour un certain nombre d’autres fédérations sportives internationales d’ailleurs…

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