Le moment de vérité est arrivé pour les Red Lions qui débuteront leur Championnat d’Europe, ce dimanche, face à l’Allemagne, championne du monde et olympique en titre. Un match avec un air de « déjà-vu » pour la Belgique qui était parvenue à arracher une qualification pour les Jeux de Pékin ainsi qu’une exceptionnelle médaille de bronze lors de la précédente édition de la compétition européenne. C’était en 2007, à Manchester.
Mais depuis l’eau a coulé sous les ponts et il y a eu beaucoup de changements dans le noyau mis à la disposition d’Adam Commens. De nombreux cadres ont quitté le groupe (comme Loïc Vandeweghe, Thomas Van den Balck ou Cédric De Greve) et le sélectionneur national a été contraint de rajeunir son effectif. « C’est exact, le groupe possède une moyenne d’âge peu élevée mais je pense très sincèrement qu’il s’agit de l’une des équipes les plus talentueuses que la Belgique n’ait jamais connue. »
Et c’est vrai que cette équipe possède un talent indéniable avec des joueurs de la trempe de Felix Denayer, Simon Gougnard, Cédric Charlier ou Tom Boon. Mais est-ce que l’inexpérience de ces éléments ne risque pas de leur jouer un mauvais tour. « Je ne pense pas que celui puisse être perçu comme une faiblesse, poursuit encore le coach australien. Cela peut même se révéler être une véritable force car les plus jeunes jouent sans craintes ou idées préconçues, et ce quelque soit l’adversaire. »
L’objectif fixé pour Amsterdam par la Fédération et le staff est très clair. Les Red Lions doivent atteindre les demi-finales. Une place dans le dernier carré qui leur offrira une qualification immédiate pour la prochaine Coupe du monde. Mais pour cela, il faudra terminer à l’une des deux premières places de la Poule A à l’issue des trois matchs disputés face à l’Allemagne, l’Autriche et l’Angleterre. Une mission à la portée d’une équipe qui a complètement modifié ses schémas de jeu. « Aujourd’hui, nous proposons un hockey bien plus enthousiasmant. Nous possédons, en outre, des joueurs talentueux qui peuvent faire basculer une rencontre grâce à des actions individuelles. »
Il ne faudra donc pas spéculer lors de ces trois rencontres. Chaque détail sera important. Et comme lors des autres rendez-vous internationaux, la préparation physique sera certainement déterminante. La nouvelle règle de la « self-pass » – qui permet de jouer directement un coup-franc, sans devoir faire de passe à l’un de ses partenaires – change également la donne. « En plus de courir vite, les joueurs doivent être capables de se repositionner constamment pour bloquer le jeu adverse, commente Mika Van Cutsem, le préparateur physique. Le jeu défensif est beaucoup plus intense qu’avant. Mais les joueurs sont au point. Ils l’ont prouvé lors des matchs amicaux contre l’Allemagne lors desquels ils ont à nouveau émergé physiquement. »
La Belgique est donc confiante. Elle se souvient, qu’il y a tout juste deux ans, elle avait réussi à forger un exploit historique en prenant une place sur le podium à Manchester. Une performance qu’elle entend bien répéter dimanche prochain à Amsterdam…
Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 22 août 2009