GRÉGORY UYTTHENHOVE : « TROIS QUARTS DES DÉCISIONS SOUMISES À LA VIDÉO SONT CHANGÉES ! »

Nos représentants n’étaient pas deux mais trois à Rotterdam pour ce week-end de coupe d’Europe. Et aux côtés de Louvain et du Waterloo Ducks, on retrouvait Grégory Uytthenhove, l’un de nos trois meilleurs arbitres nationaux. Aux côtés du Hollandais Gijs Hofman, il avait désigné par la Fédération européenne pour prendre en charge l’arbitrage vidéo de ces huitièmes et quarts de finale de l’EHL.

Alors Grégory, l’introduction de la  vidéo, c’est une bonne chose pour le hockey ?
« C’est effectivement une bonne évolution de l’arbitrage. Elle a son influence sur le jeu puisque, selon les dernières estimations confirmées lors de la récente Coupe du monde indienne, trois quarts des décisions sont modifiées après avoir eu recours à la vidéo. Dans ce tournoi, chaque capitaine a le droit de demander notre intervention au maximum une fois par mi-temps. Et durant l’ensemble de la compétition à Rotterdam, nous avons eu pas mal de travail. »

On a l’impression qu’il y a pas mal de pression qui pèse sur vos épaules pendant un match ?
« Oui, on peut dire cela comme cela. C’est très compliqué car nous devons prendre notre décision en quelques dizaines de secondes. En télévision, on ne nous autorise pas à ralentir la retransmission en direct pendant trop longtemps. Il faut  donc réfléchir assez vite. Lors de mes prestations, je prends place dans le car régie.  Je choisis mes angles de vues et puis je tranche. A chaque fois, Il y a trois possibilités. Soit je confirme la décision de l’arbitre. Soit j’influence celle-ci. Soit, et cela arrive, malgré les dix caméras autour du terrain, on ne parvient pas à voir ce qui s’est réellement produit. »

La question posée par le capitaine à l’arbitre est essentielle pour prendre ta décision.
« Exactement. Mon travail consiste à donner une réponse précise par rapport à celle-ci. Je m’explique. Si on me demande s’il y a eu un kick sur une action. Je juge uniquement ce fait de jeu. Si je vois une obstruction ou autre chose, ce n’est pas l’objet de la demande. Je n’ai donc pas d’influence sur cette autre faute. »

La communication avec tes deux collègues sur le terrain est-elle aisée ?
« Tout à fait, je les entends très bien. Mais de toute manière, il existe une procédure très stricte dans notre communication. La question posée par le capitaine est toujours validée deux fois, tout comme la décision d’ailleurs. A côté de cela, ce qui est très enrichissant, c’est que j’entends mes deux collègues durant toute la partie. C’est une plus-value importante pour mon apprentissage au plus haut niveau. »

Entretien : Laurent Toussaint (à Rotterdam)

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