Namur est monté trop tôt en division d’honneur

Malgré 9 défaites en autant de rencontres, les Namurois gardent évidemment la tête haute. Depuis le mois de septembre, ils proposent chaque semaine des prestations courageuses, engagées et souvent abouties. Toutefois, il leur a souvent manqué un petit quelque chose pour récolter quelques unités, ci et là. « Le groupe s’est métamorphosé depuis l’an dernier », explique Joy Jouret à la tête des Escargots pour la 2e saison. « Il possède une motivation intrinsèque malgré la réalité chiffrée. Je suis tellement fier de mes joueurs et de leur investissement. Il y a eu 2 ou 3 articles dans la presse qui n’ont pas été tendre mais ils ont gardé le cap. Je reste épatée par la mentalité affichée. Nous savions que nous risquions de subir de lourdes défaites. Toutefois l’essentiel est ailleurs et chacun sait parfaitement ce que l’on attend de lui au niveau individuel ou collectif. »

Avec la moyenne d’âge la plus basse de la division d’honneur (moins de 24 ans), après les départs de Gilles Jacob, d’Harold D’Hayer, d’Alex Willemart et de Gaël Wyss-Chodat, Namur savait pertinemment bien que la différence de niveau était très importante entre la D1 et la DH. Mais Joy Jouret a, toutefois, saisi cette opportunité pour faire grandir son groupe et développer les jeunes talents du cru comme Edouard Vandenhoute, Thomas Dieudonné, Thomas Joye, Victor et Pierre De Cocqueau ou Alexandre Vaerman qui a effectué d’excellents débuts dans les buts face à l’Herakles, dimanche dernier. « Quand j’ai été engagée à Namur, nous ne devions monter que dans 3 ans. Ce retour en division d’honneur est donc arrivé trop tôt. Les budgets n’étaient pas là et nous avons dû composer pour bâtir notre noyau. Nous avons ensuite fixé 2 objectifs : le maintien, sinon cela n’avait aucun sens de revenir en DH, et l’intégration des jeunes. »

Face à l’Antwerp, les Namurois pourraient enfin décrocher, dimanche, un premier succès cette saison. « C’est effectivement l’adversaire qui semble le plus à notre portée. Mais si nous perdons dimanche, ce ne sera pas trop grave. Nous devons surtout apprendre de nos erreurs et continuer à travailler sur certains aspects afin d’être prêts pour le 17 avril au moment où nous disputerons les playdowns pour éviter de rebasculer en division 1. Ce sont ces 6 rencontres qui seront déterminantes. »
Pas question, donc, de réfléchir à court terme du côté du l’Hastedon. Le projet sportif portée par 2 autres femmes, Dominique Jamart, la présidente, et Nancy Weicker, la responsable des Elites, est très clair. Le club veut bâtir des fondations seines autour de sa classe biberon. Le potentiel est là mais il faudra parvenir à garder les jeunes prometteurs du côté de la capitale wallonne. Ce qui n’est pas toujours une mince affaire lorsqu’ils sont convoités par les grands clubs bruxellois ou brabançons. Exemple à la clé, chez les dames, avec les 2 dernières pépites du club, Lucie Breyne, partie au Waterloo Ducks, et Charlotte Englebert qui a opté pour le Racing. « Même s’il existe un attachement familial au club, ce n’est pas toujours simple d’effectuer le choix de rester ici », conclut encore Joy Jouret. « Mais les nouvelles infrastructures et les ambitions sportives vont aider le club dans le futur. »

C’est donc durant ces prochaines semaines que Namur va jouer sa place parmi l’Elite. Ce ne sera clairement pas une partie de plaisir mais que ce soit la coach ou l’ensemble du noyau, l’équipe wallonne n’a clairement pas encore dit son dernier mot. Et c’est à l’envie et au courage qu’ils devront lutter pour assurer leur maintien.

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 28 février 2020.

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