« Les championnat nationaux constituent plus que jamais l’avenir du hockey »

Depuis sa création en 2018, la THL a acquis ses lettres de noblesse et s’est positionnée rapidement comme un interlocuteur incontournable et un vrai sparring-partner dans les débats d’idées pour la Fédération belge de hockey (ARBH). Car, plus que jamais, afin de rester à la pointe mais surtout pour digérer la croissance constante en termes de membres, il est essentiel de continuer à se réinventer. Ce sera évidemment l’ambition de Cédric Deleuze (49 ans) qui vient de succéder à Fabrice Rogge à la tête de la structure jusqu’aux prochaines élections du président et du conseil prévues en juin prochain. « Nous allons évidemment poursuivre le travail dans la même direction », prévient le Bruxellois, à la tête du Léopold de 2013 à 2019. « Notre ambition ultime demeure, plus que jamais, de disposer du meilleur championnat au monde. Il faut que celui-ci soit attractif et qu’il s’appuie sur des bases solides afin d’en assurer la pérennité. Notre vision reste la même et elle partagée avec la Fédé avec qui nous avons tissé une excellente collaboration. Nous souhaitons maintenant trouver des moyens financiers afin de poursuivre la promotion de notre sport. Nous cherchons ainsi un sponsor principal qui nous permettra de développer l’ensemble des projets sur la table pour ces prochaines années. Nous devons également travailler encore sur notre image en proposant, chaque semaine, des vidéos avec le but du week-end, des résumés des matchs ou des interviews. »

Si ses premières prises de position ont crispé au début, surtout du côté de l’ARBH, la Top Hockey League s’est rapidement imposée comme un interlocuteur de choix. Imaginative et réfléchie, la THL a mis de nombreux dossiers sur la table, sans tabous, et elle n’a jamais été avare d’idées comme le confirme Cédric Deleuze. « C’est nous qui avons ainsi proposé le format du championnat actuel pour réussir à faire coexister la division d’honneur avec le calendrier international. Les championnat nationaux constituent plus que jamais l’avenir du hockey. Nous nous sommes réunis au niveau européen avec l’Allemagne, l’Espagne et les Pays-Bas. Et ils nous envient car nous sommes déjà très loin dans notre développement. Nos voisins sont admiratifs du modèle belge. Nous avons également discuté, il y a 4 ou 5 mois avec Thierry Weil, le CEO de la Fédération internationale. Et nous avons passé le message que le calendrier actuel était extrêmement lourd et que nous atteignions la limite du modèle. Mais le plus important, c’est de maintenir le dialogue. Il faut aussi reconnaître le travail de dingue accompli par Serge Pilet pour protéger notre championnat. »

Apaiser encore un peu plus les relations avec les équipes nationales

Un nouveau contrat télé devra également être signé après 3 saisons avec Telenet. Plusieurs options sont actuellement sur la table et les clubs réunis au sein de la THL veulent décider pour le 30 juin. « Que les choses soient bien claires, nous ne demandons pas d’argent. Nous voulons simplement couvrir les frais engendrés par les captations et ne plus payer comme c’était le cas au moment où les rencontres de division d’honneur ont commencé à être diffusées en télévision. Actuellement, nous sommes dans un modèle économique qui ne nous coûte rien et qui est qualitatif. Le streaming doit lui aussi se poursuivre. Les clubs ont été très réactifs, au cours de ces derniers mois, pour proposer un produit de qualité chaque week-end. La crise du Covid a finalement accéléré notre projet qui a démontré tout son intérêt et sa faisabilité. »

Enfin, l’une des préoccupations de ces prochains mois pour le nouveau président sera également de faciliter les relations entre les clubs et les équipes nationales. Si, aujourd’hui, celles-ci semblent se passer dans un climat bien plus serein que par le passé, il existe encore des situations ou des débats qui tendent les 2 parties. « Cela demeure toujours une zone de tension, c’est évident. La disponibilité des Red Lions et des Red Panthers pour les équipes nationales est importante. Les clubs sont très conciliants. Mais il faut reconnaitre, également, que la Fédération partage un maximum d’informations comme au niveau médical, par exemple. Nous sommes également en contact permanent avec Adam Commens, le directeur technique national. On peut ainsi lui demander certaines modifications de calendrier sur base de nos discussions. Toutefois tout le monde est bien conscient que les médailles de nos équipes nationales offrent de réelles répercussions dans nos clubs. »

Personne ne se croise donc les bras même si la Belgique possède, déjà, aujourd’hui, l’un des meilleurs championnats au monde avec celui des Pays-Bas. Tous les acteurs sont bien conscients qu’il faut poursuivre le travail de fond entrepris depuis plusieurs années afin de rester au sommet en compétitions de club – la médaille de bronze du Léo en EHL, le week-end dernier, en est la parfaite illustration – mais aussi avec nos équipes nationales.

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 10 avril 2021.

Photo : Laurie Dieffembacq (Belga).

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