« Des minimes chances de maintien, mais nous y croyons encore »

Avec un bilan de treize défaites en autant de matches, l’Old Club de Liège a traversé la première partie de saison au ralenti. L’opération maintien s’annonce donc plus que délicate, même si les Sang et Marine ne veulent certainement pas lâcher l’affaire. Histoire de ne rien regretter.

À fixer le tableau d’affichage, qui fait étalage de leur zéro pointé, on se dit que les Sang et Marine n’auraient peut-être pas dû être si pressés de rejoindre la division d’honneur, où ils ont enchaîné les tristesses durant un premier tour bouclé, forcément, sans grande joie et, qui plus est, dans le lourd silence d’un huis clos qui ne leur convient définitivement pas.C’est avec un retard de cinq unités sur le premier non-descendant que l’Old Club de Liège va entamer, le dimanche 21 février, au Daring, des playdowns qui constituent leur dernier espoir de retrouver de leur superbe et un élan que la coupure d’un mois, en plein rebond de la pandémie de Covid-19, a soigneusement brisé.

« Nous avons incontestablement mieux géré les huit premiers matches que les cinq derniers », reconnaît volontiers Jean-François Bourlet, le président du matricule liégeois. « Nous savions où nous mettions les pieds, dans un championnat du top mondial, et nous avons travaillé durement afin d’être prêts, que ce soit physiquement, tactiquement, techniquement ou mentalement. Il y a eu ce grand baptême du feu, à Gand, avec une défaite 11-1 : notre score le plus sévère, mais certainement pas la prestation la plus décevante. Nous avons grandi, trouvé une source de motivation au cœur de cet apprentissage, puis il y a eu cette mini-trêve. Et là, clairement, il y a eu un laisser-aller collectif. Un relâchement qui a eu des effets immédiats sur notre condition, alors que les autres équipes, qui possèdent de nombreux internationaux, ont poursuivi les entraînements et conservé le bon rythme. Peut-être n’avons-nous pas suffisamment cru à cette reprise rapide… »

Les chiffres en attestent – moyenne de moins de 6 goals encaissés lors des 8 premières rencontres et moyenne de plus de 8 buts lors des 5 dernières sorties – et démontrent à quel point le défi qui attend les hommes de José Brasa se veut immense, il y sera question de courage, de résilience et, sans doute aussi, d’un brin de réussite. « Nous croyons encore au maintien, les chances sont minimes, évidemment, mais elles existent », continue Jean-François Bourlet. « Face aux équipes qui se retrouvent avec nous dans ces playdowns, nous avons proposé un jeu tout à fait correct, avec des scores raisonnables. Ce n’est donc pas désespéré. Je sais que, avec Namur, les autres nous considèrent comme un oiseau pour le chat, qu’ils pensent qu’il n’y a plus qu’une seule place de descendant à pourvoir. Laissons-les croire à cela… »

Il s’agissait, pour l’ensemble des Sang et Marine, d’une première approche du haut niveau à l’intérêt inégal, mais certainement pas nul, tous ont pu se rendre compte du chemin qu’il leur reste à parcourir et des erreurs à ne plus commettre, dans une compétition qui ne tolère que bien peu d’errements. « Le potentiel est bien présent. Il faut maintenant être capable de tenir physiquement durant tout un match. La tendance est nette, nous craquons régulièrement dès l’entame du troisième quart. Tout s’écroule… Un phénomène qui ne se voit pas chez nos concurrents, si quelques individualités marquent un peu le pas, les autres sont présentes pour boucher les trous. Chez nous, c’est plus un affaiblissement collégial. Tout le monde en est conscient et sait que c’est sur ça qu’il faut travailler durant la trêve hivernale. »

Jean-François Bourlet n’est pas homme à se laisser abattre, il préfère partir sur l’idée d’une construction qui marque l’histoire du club rouge et bleu, qui lui permet de se développer. Le week-end dernier, l’Old Club de Liège a d’ailleurs intégré deux jeunes U16 : Félix Lamalle et Aymeric Maréchal. « La surprise du chef de notre coach. Un fameux cadeau puisque c’est un peu comme si deux gamins footballeurs avaient affronté le Bayern Munich (rires) ! Un vrai stimulant qui doit les inciter à bosser dur afin de poursuivre sur cette voie. »

Autre point positif, le sacré boulot accompli en coulisses en ces temps incertains et troubles de crise sanitaire. « Nous avons répondu aux attentes, notamment en ce qui concerne les mesures gouvernementales et les contraintes liées au protocole », se félicite encore le président liégeois. « Il y a eu aussi la retransmission en direct des parties sur les réseaux sociaux. Pour un club comme le nôtre, qui est monté de deux divisions dans l’enthousiasme, il s’agit là d’acquis précieux. »

Young Kruyts, In Sud Presse, jeudi 17 décembre 2020.

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