A l’issue de la finale EHL, à Amstelveen, en avril dernier, le Bruxellois n’avait pas caché ses intentions pour la saison prochaine. Et après 3 ans passés au Rot-Weiss Cologne, il a annoncé qu’il revenait au pays et qu’il défendrait, dès cet été, les couleurs de l’Orée (contrat de 3 ans). « Si j’ai décidé de rentrer en Belgique, c’est d’abord parce que j’avais fait le tour de la question. Ensuite, il y avait d’évidentes raisons familiales. Je voulais être plus présent pour mes 2 enfants et mon épouse. Je ne vais pas cacher non plus que les trajets en voiture devenaient extrêmement lourds. Enfin, j’avais également envie de pouvoir me concentrer à fond sur les Red Lions, à un an de la prochaine échéance olympique. Je perdrai moins d’énergie sur la route et je vais donc pouvoir m’entrainer plus encore ou consacrer plus de temps à la récupération. »
Formé au White Star, le meilleur gardien du monde 2017, 2018 et 2019 a évolué sous le maillot du Pingouin, de Louvain, du Waterloo Ducks (2 périodes de 4 saisons), d’Oranje-Zwart et des Delhi Waveriders (Hockey India League) et de Cologne. A 35 ans, celui qui possède l’un des plus beaux palmarès individuel du sport belge dans un sport collectif a donc décidé de privilégier sa vie familiale mais aussi de s’offrir des conditions optimales pour préparer les Jeux de Paris (2024) puis la Coupe du Monde (2026) qui devrait être son dernier grand rendez-vous international. Le choix de l’Orée s’imposait donc pour Vincent Vanasch qui évoluera, dès cet été, dans un club situé à 10 minutes de son domicile. « J’ai discuté avec plusieurs clubs (dont La Gantoise et le Beerschot, NDLR) mais le courant est directement bien passé avec les dirigeants. J’ai été sensibles à leurs arguments et je pense que je pense sincèrement que je peux apporter ma pierre à l’édifice au projet, au cours de ces prochaines années. Ils ont terminé à la 5e place cette saison et si je peux aider le club à atteindre les playoffs comme il y a 2 ans, j’en serai ravi. Je peux être ce maillon déclencheur. A côté de cela, j’ai également envie de m’investir auprès des jeunes et de la formation des gardiens. »
Une magnifique expérience humaine mais certaines déceptions
Au final, l’expérience allemande ne semble pas avoir été aussi concluante qu’espéré pour le gardien des Red Lions. Malgré 2 titres de champion (2021 et 2022) et 2 finales EHL consécutives (mais perdues), The Wall s’attendait à rencontrer une autre mentalité que ce soit dans son club ou même au sein de la compétition domestique outre-Rhin. « J’ai naturellement été terriblement déçu, en avril dernier, à l’issue de la finale européenne perdue face à Bloemendaal. Cologne n’a pas inscrit le moindre but en final sur les 3 disputées en EHL ces dernières années. En arrivant ici, je m’étais fait une certaine image de la rigueur allemande et je pensais que les joueurs s’entrainaient comme des malades. Je m’attendais à connaître le même type d’expérience que lorsque j’évoluais à Oranje-Zwart, aux Pays-Bas. Mais, cela n’a pas été le cas. On s’entraine moins et, surtout, moins intensivement. Et si les gars sont assez professionnels en dehors, ils ne font pas assez sur le terrain. Ils sont trop focalisés sur eux-mêmes et leurs prestations. Ils ne pensent souvent pas assez au collectif. A l’exception de Mats Grambusch qui demeure, pour moi, l’un des 3 meilleurs joueurs du monde. Cela reste, toutefois, une magnifique expérience humaine. Je reconnais que j’attendais plus mais je pense tout de même avoir changé et apporté certaines choses dans la culture du club. »
Ce samedi, le Rot-Weiss Cologne disputera la 2e manche de son quart de finale face à Berlin. Battu 3-2 après une prestation très moyenne, le champion en titre tentera de redresser la barre pour arracher la belle, dimanche. Avant de viser, pourquoi pas, un 3e titre consécutif. C’est le souhait de Vincent Vanasch qui pourrait lui battre un nouveau record en décrochant un 8e trophée de champion national après les 3 sacres avec le Waterloo Ducks et les 2 conquis avec Oranje-Zwart dans la compétition néerlandaise.
Laurent Toussaint
Photo : Dirk Waem (Belga).