Cela fait déjà plusieurs années qu’elle est évoquée, mais c’est dès la saison 2021-22 qu’elle entrera en application pour les clubs de l’élite. Une volonté instaurée par la Fédération qui reconnaît qu’il ne s’agissait certainement pas d’une nécessité, mais bien d’une évolution naturelle pour le bien des clubs et de l’ensemble de la discipline. « Cette licence s’inscrit simplement dans notre volonté de continuer à gérer la croissance de notre sport et de mettre en place des critères de qualité », prévient d’emblée Serge Pilet, le CEO de l’Association royale belge de hockey (ARBH). « J’ai présenté les esquisses du projet en octobre 2019. Il y a 3 principaux objectifs qui nous ont poussés à ouvrir la discussion avec les clubs : les aider dans leur gestion quotidienne, s’assurer d’une équité sportive et anticiper les conséquences négatives d’un développement trop rapide. Tout le monde doit pouvoir lutter à armes égales afin d’éviter des quelconques dérives ou débordements, notamment au niveau des budgets. »
Comme pour le basket ou le volley, la volonté première est de créer un cadre plus professionnel répondant à des critères financiers, juridiques d’infrastructures ou de formation. La volonté est de commencer au sommet de la pyramide, avec la Division d’honneur, dès la saison prochaine, puis de poursuivre le processus vers les étages inférieurs avec un horizon fixé à la saison 2024-25 mais naturellement des exigences plus ou moins restrictives selon le niveau. « On ne va, par exemple, pas demander à un club de Nationale 3 de disposer d’une tribune pouvant accueillir mille personnes. Cela n’a aucun sens ! »
Pour élaborer le contour de cette licence, l’ARBH a travaillé en étroite collaboration avec la Top Hockey League qui représente les clubs de l’élite en formant différents groupes de travail. Chacun d’entre eux a listé les éléments qu’ils voulaient mettre en place dans le cadre de celle-ci. « Les demandes concernent principalement des aspects juridiques et financiers. Au niveau des infrastructures, les choses sont plus simples puisque l’on travaille toujours avec les certificats imposés par la fédération internationale. Les dossiers seront examinés en première instance par un manager des licences, une société indépendante avec de l’expérience dans la gestion de licences dans d’autres sports et ensuite par une commission indépendante formée par 8 personnes possédant une solide expertise en audit, en finance ou sur les matières juridiques. Ceux-ci rendront un verdict et pourront demander des éléments complémentaires pour juger le dossier. »
Souplesse et flexibilité face à la pandémie
Malheureusement la crise sanitaire actuelle ne simplifie pas l’introduction et la mise sur pied de cette nouvelle « contrainte ». Les clubs souffrent depuis le mois de mars dernier et pour certains les perspectives sont loin d’être simples et réjouissantes. « Nous sommes parfaitement conscients que la pandémie a complexifié la situation comptable de très nombreux clubs », poursuit Serge Pilet. « Mais la commission en tiendra évidemment compte lors de ses délibérations. Elle sera plus souple et plus flexible vu les circonstances actuelles. Mais, je le répète, cette licence a réellement pour but premier d’être une aide aux clubs et à leur croissance. Il faut que la continuité soit assurée pour chacun d’eux. Même si on a été fortement impactés par la crise cette année et que l’annulation de certains stages, le report de tournois jeunes ou les rentrées du bar ont été nulles, cela ne signifie pas non plus qu’un club n’obtiendra pas sa licence. Il faut juste que le plan à moyen terme prévoie un retour dans le vert plus ou moins rapide. Ce qui est également très important pour la commission des licences, c’est de pouvoir également revenir vers les clubs avec des solutions ou certaines améliorations. »
Tous les clubs de DH et ceux de Division 1 qui souhaitent accéder à l’étage supérieur ont évidemment rentré leur dossier il y a quelques semaines. Les premières décisions devraient tomber pour la mi-mai avec un recours toujours possible devant la Commission belge d’arbitrage pour le sport (CBAS). Mais une chose est certaine, sans cette précieuse licence, il ne sera plus possible de jouer en Division d’honneur dès la saison prochaine…
Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 27 mars 2021.
Photo : Virginie Lefour (Belga).