Prolongations sur un carton de bière

Les Namurois ont encore sept matches de play-downs à disputer et la saison sera terminée. Un mois et demi de travail avec Joy Jouret avant qu’elle ne rejoigne les Watducks. Un départ qui n’a pas surpris le groupe. « On savait que son contrat se terminait et cela ne m’étonne pas qu’elle ne l’ait pas prolongé », explique l’attaquant Viktor Pokorny. « A son arrivée, le club avait besoin d’un entraîneur qui puisse faire progresser les jeunes et les intégrer au groupe senior. C’était vraiment le profil parfait. En plus, nous sommes montés en DH à l’issue de la première saison alors que ce n’était même pas prévu. Pour les plus anciens comme moi, cela a été de temps en temps frustrant de devoir affronter des stars avec une équipe de gamins mais tout le monde a progressé. Physiquement, on vaut le milieu de tableau. Techniquement, on n’a pas grand-chose à envier à certaines équipes. Tactiquement, il y a une grosse marge de progression mais c’est normal, cet aspect vient aussi avec l’expérience. Joy a joué son rôle de formatrice. Elle a apporté ce qu’elle devait et elle a estimé qu’il était temps de passer la main pour que le groupe voit autre chose. »

Viktor estime qu’elle a également amené une autre philosophie de jeu, voire de vie. « Tout le monde sait que je râle vite et que je n’accepte pas du tout qu’on se prenne des dégelées mais elle m’a appris à retirer du positif de toute expérience. Elle est dynamique et a beaucoup de cœur. L’analyse de nos matches a aussi été plus poussée. Grâce aux datas, on a pu voir où se situaient nos carences offensives. Quand on pénètre dans le cercle, il faut être plus malin. Dans un angle fermé, on va tenter de mettre une frappe improbable en pleine lucarne alors que les internationaux que nous affrontons vont chercher le pied du défenseur pour obtenir un p.c. »

Des Namurois qui, la saison prochaine, seront toujours dans la continuité du travail accompli avec la nomination comme T1 du T2 actuel Mathias Vandeboreck. « Selon moi, ce n’est pas la solution de facilité. Il a un an de DH dans les pattes. Il est rigoureux et malin. Notre groupe ne devrait pas changer, hormis les anciens qui sont revenus en cours de route (ndlr : Jacob, Navez, Willemart et D’Hayer). Je serai toujours là. Après la réception du Old Club (ndlr : le 28 février), j’ai demandé à tous les jeunes de signer un contrat… sur un carton de bière. Ils l’ont fait, ils ont donné leur parole. Je leur ai dit que j’étais parti au Racing à 18 ans et que c’était trop tôt. A leur âge, l’important, c’est le temps de jeu pour pouvoir consolider tout ce qu’ils ont appris. »

A noter que si le championnat de D1 ne reprend pas, il n’y aura pas de montant. Il n’y aurait alors que deux descendants de DH mais il reste difficile d’imaginer que Namur puisse aller rechercher l’Antwerp ou le Daring.

G.P., In La Meuse, samedi 20 mars 2021.

Photo : Bruno Fahy (Belga).

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