L’Orée, un invité surprise dans le dernier carré ?

A l’aube de la saison, la direction de l’Orée a démontré qu’elle possédait une réelle ambition en attirant à Woluwe-Saint-Pierre, 6 nouveaux venus dont 2 Red Lions, John-John Dohmen et Manu Stockbroekx, mais aussi, Xavier De Grève, un nouveau coach en provenance du Waterloo Ducks. Et dès l’entame de la compétition, la mayonnaise a pris avec un début de campagne impressionnant et 7 succès de rang. Ensuite, tout au long du championnat, le club sampétrusien a démontré qu’il possédait bel et bien les épaules suffisamment solides pour se mêler à la lutte pour le titre.

Symbole fort et incarnation parfaite de cette ambition flamboyante, Manu Stockbroekx. L’Anversois (27 ans) a retrouvé le plaisir et la motivation en revêtant le maillot de l’Orée. Dimanche, lors de la 1e manche des demi-finales, il retrouvera sur sa route le Dragons où tout a débuté pour lui. « Mon ancien club a bien plus à perdre que nous lors de cette double confrontation. Ils possèdent néanmoins une expérience incroyable au sein de leur effectif avec des joueurs comme Felix Denayer, Florent van Aubel ou Cédric Charlier. Ils essayeront des choses car ils possèdent une solide expérience tactique. Mais la pression sera tout aussi présente de notre côté. Nous sommes aussi des gagneurs et nous nourrissons encore certaines ambitions cette saison. Tout peut arriver lors de ces 2 rencontres. Et même si la forme du moment sera déterminante, c’est la fraîcheur mentale qui pourra également faire la différence. »

Toutefois, on reste humble et réaliste dans le camp bruxellois. Si les résultats ont souvent été à la hauteur des espérances et des investissements, l’Orée a connu également des moments plus délicats. Mais la communication et la remise en question ont toujours permis de trouver des solutions et de relancer la machine lorsque celle-ci semblait se gripper. « Il ne faut pas se voiler la face », poursuit le joueur qui peut dynamiter une défense à lui tout seul grâce à sa puissance. « Même si tout s’est mis en place rapidement, nous avons connu des moments délicats et des échecs cette saison. Les 3 défaites successives face au Léo, au Watducks et à la Gantoise fin novembre après 7 victoires de rang nous ont offert une opportunité en tant qu’équipe. Nous avons assumé nos responsabilités et nous avons travaillé comme des dingues pour corriger le tir. Nous avons pu nous dire les choses en face et cela a relancé la dynamique. Il y a également des faiblesses qui sont apparues lors de notre dernier match face au Waterloo Ducks. Mais voilà, nous savons ce qu’il nous reste à faire pour corriger cela. Nous sommes persuadés que nous pouvons réaliser quelque chose cette saison. Nous sommes le seul club dans le Top 4 à n’avoir jamais remporté de titre mais nous avons des joueurs qui ont déjà connu cette pression comme John-John Dohmen ou Dorian Thiéry. Nous sommes focalisés sur nos objectifs et sur le processus pour y parvenir. »

En retrait chez les Red Lions

Mais quand on croise Manu Stockbroekx, impossible évidemment de ne pas aborder non plus le chapitre équipe nationale, lui qui affiche 162 matches au compteur avec les Red Lions avec qui il a décroché la médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Rio (2016) puis les titres de champion du monde (2018) et d’Europe (2019) sous les ordres de Shane McLeod. Pourtant, depuis le périple à Valence en Pro League au début de l’année, les relations se sont complexifiées entre les 2 parties. L’Anversois ne s’entraîne plus avec le groupe et n’a pas participé aux différentes rencontres de préparations de ces dernières semaines alors qu’il s’était, depuis des années, comme un pilier important de ce groupe avec sa très forte personnalité. « Je ne souhaite pas trop m’épancher sur la situation. Tout ce que je peux dire, c’est que je suis occupé à travailler sur moi-même. Je suis un parcours personnel et je suis bien entouré pour retrouver toutes mes sensations. J’ai encore discuté avec Shane, mercredi, par téléphone. Je veux encore aller à Tokyo et mon but demeure toujours d’être champion olympique. »

Mais avant de penser aux Jeux, le bouillant anversois va tout mettre en œuvre pour aider son équipe à rejoindre la finale de la compétition. « Le plan, c’est de rester concentré sur notre identité et d’oser jouer avec nos valeurs. Il ne faudra nourrir aucun complexe face à nos adversaires. L’Orée possède autant de chances d’être champion que les autres équipes. » Le Dragons est prévenu tout comme le Waterloo Ducks et le Léopold qui s’affronteront lors de l’autre demi-finale. Les affiches sont alléchantes et les 4 candidats possèdent tous des atouts indéniables. Mais c’est clairement la gestion des moments clés et l’envie qui permettront à l’un d’entre eux d’émerger, le 9 mai prochain, et de coiffer les lauriers nationaux.

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 25 avril 2021.

Photo : John Thys (Belga).

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