Le moment ou jamais pour Namur

La dernière rencontre officielle des Namurois remonte au 18 octobre dernier. Une lourde défaite au Beerschot (9-0), la septième consécutive en autant de matches de championnat. Il en faut plus pour démoraliser un groupe qui s’est surtout réjoui de pouvoir revenir à l’entraînement il y a une semaine. « Il est évident qu’on est heureux de reprendre mais cela fait bizarre de se dire qu’on est des privilégiés et que tout le reste dans le Namurois est à l’arrêt », signale le défenseur Nico De Moor. « On avait un programme physique individuel à suivre, notamment aller courir trois à quatre fois par semaine et tout le monde s’y est tenu. Cela nous a permis de directement remettre l’accent sur la technique et la tactique. Nous avons fait énormément d’oppositions entre nous pour retrouver nos automatismes ainsi qu’une joute amicale face à Leuven. C’est un peu comme une deuxième préparation, mais en accéléré, et on s’est vu tous les jours. »

Une grosse semaine pour retrouver toutes les sensations et le bon rythme, c’est très peu. D’autant plus que Namur a peut-être rendez-vous avec l’histoire ce dimanche (15h30) à l’Old Club. Ce sont les deux seules équipes dont le compteur est toujours vierge. C’est le moment ou jamais de prendre des points. « Ce rendez-vous est plus important au niveau psychologique que sur le plan comptable mais si pression il y a, elle doit être positive. C’est la première fois que Namur a l’occasion d’affronter en DH un adversaire qui ne lui est pas intrinsèquement supérieur. Les Liégeois étaient encore en D2 (NDLR : troisième échelon) il y a deux ans mais ils ont progressé ensemble et c’est leur force. Ils ont entre 20 et 25 ans alors que nous avons dû renouveler nos cadres et que notre moyenne d’âge est plus basse. C’est le seul derby wallon (ndlr : hors clubs du Brabant wallon), je suis persuadé qu’il aurait pu attirer 300 à 400 spectateurs. C’est vraiment frustrant de le jouer à huis clos. » Pour Nicolas, ce match aura une saveur encore plus particulière. Il aura face à lui son frère Pierre, qui est attaquant. « Cela ne signifie pas que je le prendrai d’office en individuelle mais il sera souvent dans ma zone. C’est un renard des surfaces qui a l’art de laisser traîner son stick où il faut et peu marquer dans des positions un peu particulières. S’il marque, je risque de l’entendre longtemps (sourire), mais je n’en fais pas une affaire personnelle. Il peut en claquer quatre, je m’en fous, du moment qu’on l’emporte. »

Pour débloquer le compteur, les Namurois devront surtout se montrer plus réalistes dans les deux cercles. Ils marquent trop peu (10) et encaissent trop (55). « On doit gommer notre naïveté, c’est certain », confirme la coach Joy Jouret. « Lorsqu’on construit, on a tendance à prendre des options risquées à des endroits ou des moments inappropriés. L’adversaire nous pousse à faire certaines passes et on tombe dans le piège. Notre repositionnement doit aussi être plus rapide, endéans les trois secondes. Les gars doivent garder tout cela à l’esprit mais je ne veux pas qu’ils se mettent la pression. Ils doivent surtout ressentir le plaisir de rejouer. Ils méritent de concrétiser les efforts consentis. »

Grégory Pierard, In La Meuse, vendredi 20 novembre 2020.

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