Trois semaines après la conquête du premier titre européen par les Red Lions, mais surtout du ticket pour les Jeux de Tokyo, la compétition domestique reprend ses droits, ce week-end, avec une lutte qui s’annonce plus passionnante que jamais malgré le saucissonnage de la phase régulière (5 journées, 1 mois de pause, 4 journées puis pause hivernale de 14 semaines et enfin 7 dernières journées avant le sprint final). Ce découpage imposera aux 12 équipes de rester dans le rythme et surtout bien focalisées sur leurs objectifs.
La nouvelle formule, étrennée la saison dernière, a été fortement critiquée, mais elle n’a finalement pas été réellement modifiée. Après une phase classique avec 16 rencontres, les 8 meilleures écuries se retrouveront pour un quart de finale qui se déroulera cette fois-ci en 2 manches pour éviter les désillusions du mois d’avril dernier et les éliminations précoces du Waterloo Ducks et du Racing. Et pour faire pencher la balance, les clubs ont recruté, comme toujours, hors de nos frontières. Ce qui n’a pas été bien compliqué vu la réputation – et les salaires attrayants proposés en division d’honneur. Cinquante-trois nouveaux joueurs feront ainsi leurs premiers pas dans la compétition belge dès ce dimanche, comme l’international allemand Marco Miltkau ou le Néerlandais Bob de Voogd.
Mais qui rejoindra le dernier carré, en avril prochain ? Les pronostics sont ouverts. Quatre équipes sortent toutefois du lot au moment de préfacer cette saison. A commencer par les champions en titre. Le Léopold a certes perdu deux pions importants avec les départs de Manu Brunet et de Kane Russell, mais il pourra compter sur la puissance offensive et l’expérience de deux Red Lions, Tom Boon et Maxime Plennevaux. « Le niveau de notre équipe est équivalent à celui de l’an dernier », prévient Robin Geens qui entame sa 3e saison comme T1. « Notre objectif est d’arriver en finale même si nous serons attendus au tournant. Je ne crierai jamais sur tous les toits que je veux de nouveau être champion. Nous avons peut-être perdu un peu en stabilité mais notre jeu sera assurément spectaculaire avec nos deux nouvelles recrues. Je compte aussi sur mes cadres pour assumer encore un peu plus leurs responsabilités. »
Le Dragons ambitieux
Mais la révélation de la saison pourrait bien être le Dragons. Les Anversois ont vécu une saison de transition et ils n’ont terminé qu’à la 4e place, en mai dernier, après avoir conquis 6 titres en 10 ans. Gilles van Hesteren, le successeur de Jean Willems, pourra toutefois compter sur Cédric Charlier et Manu Stockbroekx pour étoffer son noyau. Le groupe peut donc se montrer ambitieux si la mayonnaise prend immédiatement avec le nouveau coach.
Le Waterloo Ducks, de son côté, n’a pas attiré des noms ronflants, mais il a transféré malin. Les champions d’Europe en titre pourraient tirer leur épingle du jeu même sans Simon Gougnard parti tenter sa chance du côté de Louvain. « Nous voulons renouer avec le titre », annonce fièrement le coach Xavier De Greve. « Nous attendons cela depuis trop longtemps. Ces dernières années, nous nous sommes donné les moyens pour y parvenir même si nous avons craqué au plus mauvais moment. Mais, attention, le championnat sera plus équilibré que jamais et nous aura certainement droit à quelques belles surprises. »
Comme du côté de la Gantoise… Avec un effectif quasi inchangé et des renforts de choix, les protégés de Pascal Kina devraient rapidement faire la course en tête dans leur poule. Le groupe est talentueux et équilibré. Il a clairement les cartes en main pour atteindre les demis avant, pourquoi pas ?, de rêver aux lauriers nationaux.
Enfin, que faut-il attendre des autres ? Pas évident de répondre à cette question. Mais les premières semaines de championnat apporteront déjà certaines réponses. Ainsi, Louvain, de retour en division d’honneur avec de solides ambitions et 9 nouveaux joueurs, pourrait-elle jouer les trouble-fête ?
Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 14 septembre 2019.
Photo : John Thys (Belga).