Le Racing devra donc se passer de son capitaine durant l’ensemble du premier tour de la compétition. Jérôme Truyens a, en effet, subi une opération chirurgicale à l’épaule, le 5 août dernier, après des luxations répétitives. Une intervention lourde mais obligatoire qui laissera le capitaine des Red Lions sur la touche, au minimum, jusqu’au mois de janvier prochain.
Jérôme, cette opération est une petite surprise. Peu de gens étaient au courant que tu t’étais à nouveau blessé lors de la Coupe du monde.
« Pour revenir à la genèse de l’histoire, je me suis déboité l’épaule, pour la première fois, il y a un an et demi après ma fracture du cubitus et du pouce. J’avais effectué des examens qui révélaient que je devais me faire opérer. Mais plusieurs échéances étaient trop proches pour que je puisse subir une opération et j’ai donc décidé de plutôt renforcer mon épaule. Malheureusement, je me suis luxé à nouveau l’épaule lors de la Coupe du monde, à La Haye. Ensuite, cela est arrivé plusieurs fois durant mes vacances ou même lors de mon sommeil. Et vu que cela se produisait à répétition, il était plus sage de songer, au plus vite, à l’opération. »
Cette période estivale était la plus propice ?
« Evidemment. Il se pouvait que je me déboite l’épaule avant les Playoffs ou lors de la Coupe d’Europe et que je loupe ces deux rendez-vous importants. Ce n’était clairement pas une décision facile à prendre. Mais vu que nous ne disputions pas de tournoi important lors des six prochains mois avec les Red Lions, et qu’il était préférable pour le Racing que je rate la première partie de saison plutôt que la deuxième, j’ai franchi le pas et je me suis fait opéré au début du mois d’août. »
Tu louperas donc l’ensemble du premier tour de la compétition ?
« C’est exact car comme pour l’intervention subie par Loïc Luypaert, un minimum cinq mois de revalidation est nécessaire pour revenir dans le parcours. »
Tu seras alors à nouveau 100% opérationnel ?
« Oui, je serai de retour pour le deuxième tour de championnat avec une stabilité complète de l’épaule et, théoriquement, plus de risque de me déboiter l’épaule. »
Ton absence risque de sérieusement handicaper le Racing puisque l’on connaît ton impact sur le jeu.
« L’équipe sera suffisamment compétitive pour compenser mon absence. Et je serai de retour lors du second tour pour espérer, enfin, décrocher notre premier titre de champion de Belgique. Le handicap se situe plutôt de mon côté. En effet, psychologiquement, je ne m’étais pas encore remis totalement de la saison manquée à la suite de ma fracture du cubitus et du pouce. »
Un petit mot sur la campagne de transfert des Rats. Tu es satisfait de la composition du nouveau noyau.
« Je suis très heureux de la campagne de transferts réalisée par le club. J’ai vu jouer les nouveaux joueurs et ils prendront tous une part importante dans le renouveau du collectif. Même si je suis déçu de ne pas jouer avant le mois de février, j’ai confiance en ce groupe pour déjà nous installer en bonne position à l’issue du premier tour. »
Quelles sont les ambitions du club pour cette prochaine saison ?
« Notre objectif est de décrocher au minimum un ticket pour l’EHL. Cela implique donc qu’on doive atteindre la finale, ou dans le pire des cas, remporter la petite finale. »
Ta blessure te fera manquer également la reprise avec l’équipe nationale et le Champions Trophy ?
« En effet, l’objectif est de reprendre le hockey soit avec le Racing, si la météo nous permet de nous entraîner au mois de janvier, soit avec les Red Lions, au mois de février, lors du stage en Afrique du Sud. »
Un dernier petit mot sur le départ de Marc Lammers. Son départ a-t-il constitué une surprise pour toi ?
« Non, pas réellement. J’avais déjà décelé quelques signes annonciateurs à la fin de la Coupe du monde. Mais, pas au point de me dire qu’il allait arrêter non plus. Mais, une fois que la conférence de presse a été annoncée, je savais qu’il allait annoncer son départ. En tant que capitaine, il m’a appelé le matin avant d’envoyer le mail au reste du groupe et il m’a expliqué les raisons de sa décision. Je respecte son choix même si je pense qu’il était au courant depuis bien longtemps de la charge de travail que le poste exigeait. Mais nous retiendrons le beau boulot qu’il a effectué avec nous. Il nous a aidé à effectuer un nouveau pas en avant en décrochant avec la médaille d’argent à la Coupe d’Europe à Boom. »
Son remplacement par Jeroen Delmee constituait la meilleure des options ?
« Je pense sincèrement que le choix de Jeroen, avec Philippe comme second, est la meilleure solution. Ils déterminaient déjà en grande partie la tactique et concevaient les entraînements. Nous allons donc continuer à travailler de la même manière et nous disposons de deux belles années devant nous pour atteindre une médaille aux Jeux de Rio. »
Ils possèdent tout de même deux styles très différents ?
« Jeroen apprécie moins l’attention médiatique que Marc. Il va donc devoir travailler sur sa communication envers les médias. Mais il est déjà fort présent depuis le départ de Marc. Il m’a déjà appelé à plusieurs reprises pour prendre de mes nouvelles. Jeroen est très professionnel et très minutieux dans sa manière de travailler. Il entretient de bons contacts avec l’ensemble du groupe mais il faut encore voir comment son comportement va changer maintenant qu’il est devenu T1. »
Entretien : Laurent Toussaint