Jean-François Bourlet : « Partons du principe que nous serons en D1 »

Le ciel était bel et bien trop haut, ce qui n’a pas empêché de l’Old Club de Liège de prendre du plaisir, en se perdant joyeusement dans les nuages, et d’assouvir, un peu, son rêve de grandeur. Les regrets sont donc minimes et le constat d’échec inexistant : cette cinquième place finale des playdowns est logique, légitime, à l’issue d’une saison animée, « exceptionnelle », en Division d’Honneur qui aura essentiellement permis aux Sang et Marine de se développer, à différents niveaux. « Nous avons bien progressé et n’avons jamais renoncé, il suffit de regarder l’évolution de nos scores », confirme Jean-François Bourlet, le président rocourtois. « Terminer par trois rencontres consécutives sans défaite est d’ailleurs assez remarquable. » Les Liégeois se retirent la tête haute, avec l’envie dévorante de revenir au plus vite à la table des géants. « Une fois qu’on y a goûté, difficile de s’en passer. Il n’y a pas eu que du positif puisque nous descendons, mais en analysant ce dernier match contre l’Antwerp, je me rends compte que nous avons appris à nous faire respecter, à nous montrer dans les duels et les contacts. »

Une licence obtenue

L’Old Club a également dû s’efforcer de respecter un protocole sanitaire strict, au cœur d’une pandémie capricieuse, ce qui l’a contraint à s’adapter constamment et à se former sur le tas : « Une nécessité afin d’accueillir des matches de haut niveau. Une expérience enrichissante, qui nous a aidés à franchir un cap. » Avec l’introduction d’une toute nouvelle licence, obligatoire pour évoluer au plus haut niveau national, il est en effet devenu obligatoire de se reposer sur une structure administrative et financière solide. « Ce fut une épreuve très dure que nous avons dû traverser avec le trésorier, mais nous avons bien obtenu cette fameuse licence », sourit encore Jean-François Bourlet. « Les grands clubs – et la Fédération a fini par les suivre – ont voulu imiter le football, mais dans un contexte totalement différent. Car certains matricules possèdent un statut semi-professionnel et d’autres demeurent entièrement amateurs. En audition, on est, par exemple, venu nous dire que ne pas avoir de TVA était une forme de concurrence déloyale ! Ahurissant… Après, quand je vois que le Braxgata, qui possède trois terrains, deux à trois fois plus de membres que nous et des joueurs comme Luypaert et Onana, a été recalé, je me dis que ça va faire réfléchir beaucoup de monde. »

Une AG mouvementée ?

Rappelons que les Sang et Marine ont encore un petit espoir de rester actifs en Division d’Honneur, tout dépendra des décisions prises lors de l’Assemblée générale du 11 mai… qui s’annonce mouvementée. « Les ténors militent pour une professionnalisation et, dans le même temps, veulent une série à douze formations, en affirmant que le calendrier est trop chargé et qu’il faut stopper le championnat, au plus tard, à la mi-mai en raison des examens des étudiants. C’est incohérent : si on veut une compétition pro, il faut assumer jusqu’au bout. La Fédération va devoir se positionner. Si tout reste en effet possible, partons du principe que nous serons en D1. D’autant qu’il n’est jamais facile de débattre et de faire passer un message en visioconférence. »

En attendant de connaître les contours de l’exercice 2021-2022, l’Old Club espère désormais parvenir rapidement à un accord le coach José Brasa et entretenir sa culture de la formation. « Au moment où l’arrêt des championnats a été décrété, nos U16, U14 et U12 affichaient de bons résultats », termine Jean-François Bourlet. « Nous allons aussi remanier nos U19 car la dernière génération n’était pas des plus investies… D’autres talents poussent derrière Aymeric Maréchal et Félix Lamalle, qui ont fini la saison avec l’équipe première. Si José reste, il veut d’ailleurs devenir T2 des U19 et des U16 afin de pouvoir garder un œil sur nos jeunes. »

Young Kruyts, In La Meuse, vendredi 7 mai 2021.

Photo : David Pintens (Belga).

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