Ce quart de finale de la World League constituera incontestablement un moment particulier pour Xavier Reckinger. Repêché de dernière minute dans le groupe de Marc Lammers en raison de l’absence d’Alexandre De Saedeleer, l’Anversois fêtera sa 300e sélection, ce mercredi, à 12h30, face à l’Irlande. Depuis ses débuts en équipe nationale, en 2000, le joueur du Braxgata a tout connu avec l’équipe nationale. A 29 ans, il possède l’un des palmarès internationaux les plus impressionnants du hockey belge puisqu’il a participé à deux tournois olympiques, à une Coupe du Monde, à six Championnats d’Europe et au Champions Trophy. Mais avant de tirer sa révérence avec les Red Lions, après l’Euro, à Boom, il est prêt à tout donner pour offrir ce ticket pour la Coupe du monde à la nouvelle génération.
Xavier Reckinger, vous vous attendiez à un tel début de compétition ?
« C’est vrai que nous pouvons être plutôt satisfaits de terminer en tête de notre groupe en laissant derrière nous des nations comme l’Australie et l’Espagne. Mais cela ne veut encore rien dire. Nous devons maintenant confirmer face à l’Irlande. Il y a encore de nombreux détails qui sont perfectibles. Nous devons encore grandir dans ce tournoi. »
Il y a néanmoins de nombreux points positifs ?
« Bien entendu. Nous présentons un bloc défensif extrêmement compact et solide. Nous ne concédons pas beaucoup de buts, ni de p.c. contre. Cela fait d’ailleurs sept matchs que nous n’avons plus encaissés sur penalty. A côté de cela, nous avons réussi à marquer lors de nos trois premiers matchs et nous n’avons jamais été aussi bien préparés physiquement. »
Que faut-il dès lors soigner en priorité ?
« Je pense que nous devons travailler avant tout notre reconversion offensive. Nous récupérons énormément de balles grâce notre pressing mais nous n’en faisons pas toujours bon usage. Nous sommes souvent trop peu précis lors dans nos relances. Mais je suis persuadé que le jour où nous maitriserons parfaitement cet aspect, nous devrions alors l’une des meilleures équipes du monde. »
Certains joueurs ont parlé d’un véritable déclic avant cette victoire face à l’Australie. C’est également ton sentiment ?
« Selon moi, ce déclic est déjà survenu beaucoup plus tôt même si certains en ont seulement pris conscience maintenant. Lorsque l’on revoit nos prestations lors des Jeux de Londres, je me rends compte que nous aurions pu terminer plus haut que cette cinquième place. Nous pouvions faire mieux face à l’Allemagne et aux Pays-Bas. Mais c’est vrai que battre pour la première fois l’Australie, c’est un événement particulier. C’est toujours la première fois qui est la plus difficile. Il faut créer un précédent. Ensuite, au coup d’envoi, on aborde ces matchs sans plus aucune appréhension. »
La redoutable concurrence qui existe, aujourd’hui, dans le noyau a changé la donne ?
« Bien entendu. Le constat est clair. Si tu n’es plus performant, tu ne fais plus partie de cette équipe. Chaque joueur est obligé de vivre pour le hockey 365 jours par an. Ce groupe est extrêmement performant mais il possède encore une belle marge de progression. Auparavant, certains pouvaient se contenter de prester seulement à 60 ou 70%, ce n’est plus le cas à l’heure actuelle. »
Comment appréhendez-vous ce duel face à l’Irlande ?
« Ce sera un match difficile. Les joueurs irlandais sont certainement plus limités techniquement et tactiquement que ceux d’autres nations mais ils possèdent une mentalité exemplaire sur un terrain. Ils ne s’arrêtent jamais et ils jouent avec énormément de cœur. Nous devons nous en méfier car ils possèdent également de très bonnes individualités. Ce duel ne sera certainement pas une promenade de santé. »
La qualification pour la Coupe du monde est obligatoire ?
« Bien entendu. Je suis le seul joueur du noyau actuel qui ait eu la chance de disputer cette compétition. C’était, en 2002, à Kuala Lumpur. Ensuite, nous sommes passés tout près en 2010, lors du qualificatif organisé en Argentine. Mais vu notre niveau actuel, on ne peut plus faire l’impasse sur ce rendez-vous. Nous devons impérativement participer à toutes les compétitions les plus prestigieuses. C’est de cette manière que nous poursuivrons notre route vers les sommets du hockey mondial. »
Tu tireras ta révérence internationale après l’Euro, en août prochain. Il est temps de laisser la place aux jeunes ?
« Physiquement, cela devient difficile. J’ai vécu une saison assez difficile et je commence à éprouver un peu moins de plaisir à m’entraîner. J’ai déjà tous vécu au niveau mondial. J’ai disputé les plus grands tournois aux quatre coins du monde. Mais je suis persuadé que je peux encore apporter une belle plus-value avec mon expérience. Je veux donc donner le maximum pour aider cette équipe à atteindre son objectif à savoir disputer la Coupe du monde 2014. »
Laurent Toussaint, In Le Soir, mercredi 19 juin 2013.
Félicitations au « Reck » pour sa 300ème.