A quelques heures du grand retour de la Pro League, l’excitation est palpable au niveau des joueurs, des Fédérations mais également à la FIH qui espère que la compétition pourra aller à son terme, en juin prochain, sans devoir à nouveau reprogrammer trop de rencontres suite à l’évolution de la situation sanitaire mondiale. Pour Thierry Weil, son CEO, il est essentiel que toutes les rencontres soient encadrées par un protocole stricte et que les règles en vigueur soient identiques pour tous les sports.
Thierry, quel est votre sentiment au moment de réattaquer la Pro League ?
« Ils sont mélangés actuellement. Il y a bien entendu beaucoup d’excitation et d’impatience. Aujourd’hui, tous les signaux sont au vert mais nous avons appris avec cette épidémie que la situation peut également changer très rapidement. L’essentiel est toutefois que le jeu reprenne et que les joueurs retrouvent les terrains aux 4 coins de la planète. Ces premières rencontres seront observées avec attention. Elles offriront un cadre général à respecter. Mais je dois dire que l’ensemble des nations voulaient reprendre cette Pro League de manière unanime. . Il y a plusieurs semaines, nous avons discuté avec les 4 Fédérations qui disputeront des rencontres cette année (NDLR : Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas et Belgique) pour décider de la procédure de chaque rencontre. Mais il faut également parler hockey et pas uniquement du Covid. »
Vous avez déterminé un protocole très strict pour chaque rencontre ?
« Oui même si ce n’est pas évident car chaque pays possède ses propres spécificités. Le point le plus important, c’est que l’ensemble des joueurs et du staff devront être testés 48 heures avant le match. A côté de cela, les matchs en Allemagne se dérouleront à huis clos. Il n’y aura pas de poignées de main ou de porte-drapeau avant le match. Les Fédérations ont travaillé sans relâche pour s’assurer que l’hygiène des installations réponde aux normes les plus élevées possibles. Elles assureront le bien-être de toutes les personnes impliquées autour des matchs comme les athlètes, les officiels, les équipes TV ou les journalistes. C’est la priorité absolue. »
Tous les rencontres se dérouleront à huis clos ?
« Ce sera à chaque pays de décider en fonction des règlementations sanitaires imposées par son gouvernement. Tout le monde est d’accord pour dire que commercialement et pour l’atmosphère, ce serait mieux de jouer devant un public. Mais si nous n’avons pas le choix, nous jouerons à huis clos. Mais je le répète, les règlementations varient d’une nation à l’autre et certains pays autorisent la présence des supporters en tenant compte de la distanciation sociale, nous en profiterons bien entendu. Ce n’est pas simple mais il faut que le jeu reprenne. »
Est-ce que la Pro League pourra réellement aller à son terme vu la situation sanitaire mondiale qui ne s’améliore pas ? Et ce même si les grands déplacements ne sont prévus qu’à la fin janvier 2021 avec le déplacement de la Belgique en Chine ?
« Dans l’immédiat, nous espérons qu’il y aura un vaccin ou que le nombre de cas diminuera. Mais nous n’aurons peut-être pas d’autres choix que d’annuler ou de repousser encore les rencontres plus tard dans la saison. La Chine devrait venir en Europe pour d’autres rencontres. Nous serons peut-être amené à inverser les matchs face à la Belgique en organisant ces rencontres en milieu de semaine, dans votre pays, au lieu de les disputer à Changzhou. »
Vous travaillez donc déjà sur un nouveau plan pour 2021 si la situation mondiale ne s’améliore pas ?
« Non pas encore. Nous avons bien entendu déjà réfléchi aux conséquences d’une nouvelle annulation de rencontres et nous sommes arrivés à la conclusion que nous mettrons tout en œuvre pour réussir à planifier de nouvelles dates avant l’été. »
Pas question donc de prolonger cette 2e édition de la Pro League après les Jeux de Tokyo ?
« Exactement. A un moment donné, il faudra acter le fait que certaines rencontres ne pourront pas être disputées. Cela ne rime à rien d’étendre encore une fois la saison 2020 jusqu’en décembre 2021. Cela décalera à nouveau tout le calendrier international. Et on en finira plus. Le mois de juin constituera la dernière possibilité de clôturer cette 2e édition. »
Vous avez discuté avec d’autres Fédérations afin de voir ce qu’elles avaient mis en place pour reprendre les compétitions ?
« Effectivement. On s’intéresse à ce qui se passe dans les autres sports et on parle avec certaines instances internationales pour voir comment elles sont parvenues à obtenir certaines exceptions aux règles en vigueur dans certains pays. Et donc nous avons également opté pour une réglementation stricte pour pouvoir offrir des garanties aux différents gouvernements. Nous faisons aussi ce que font les autres. Dès lors je ne vois pas pourquoi nous n’aurions pas les mêmes possibilités qu’en football par exemple. Certains joueurs obtiennent des dérogations pour voyager sans devoir effectuer la moindre quarantaine. Je ne vois pas pourquoi le hockey ne pourrait pas obtenir la même chose en testant les hockeyeurs, qui restent également des leurs bulles. Les gouvernements ne peuvent pas faire de différence entre le football et le hockey si les protocoles appliqués sont identiques. »
Propos recueillis par Laurent Toussaint.