Contrairement à bon nombre d’athlètes belges, Laurine Delforge est déjà assurée de sa place aux Jeux de Rio. A 25 ans, elle y sera « la plus jeune arbitre féminine de l’histoire du hockey » après avoir été sélectionnée par sa fédération internationale qui a constaté, lors des premiers grands tournois où elle a officié, à la Coupe du monde de la Haye et aux Jeux asiatiques 2014, et à la World League à Brasschaat l’an dernier, qu’elle avait le niveau. Une ascension fulgurante pour elle qui est internationale depuis 2012.
Cette juriste bruxelloise qui travaille à la Fédération Wallonie-Bruxelles, où elle bénéficie de dispenses de service occasionnelles en tant que sportive de haut niveau, a suivi, dès ses 16 ans, les traces de son père, qui est également arbitre. Le week-end, elle alterne les matchs comme joueuse avec son club de l’Antwerp et comme « femme en noir » (ou en bleu…) avec son sifflet.
Dans son projet de « crowdfunding » qu’elle a estimé à 4.000 euros à réunir en 30 jours, elle a délimité trois axes : la préparation physique, le coaching mental et l’entraînement « visuel dynamique ». « Les trois personnes qui peuvent m’aider dans ces domaines peuvent me permettre de devenir une meilleure arbitre. »
A Rio, elle ne pourra officier que lors du tournoi féminin. « En Belgique, je peux arbitrer les hommes, mais, au niveau international, les femmes ne peuvent diriger que les matchs féminins… »
Le machisme se niche parfois dans d’étonnants détails !
Philippe Vande Weyer, In Le Soir, vendredi 19 février 2016.
Photo : EHF.