Marie Grimard, le rêve olympique

La Liégeoise (21 ans) a commencé le hockey à l’âge 10 ans à l’Old Club, elle y est restée durant un peu plus de 6 ans, avant de rejoindre Louvain pendant seulement un an, pour ensuite continuer sa carrière du côté du Wellington, à Uccle, et de revenir à Louvain la saison passée, où elle évoluait en Division d’Honneur, la plus haute division en Belgique : « Je suis partie de la province de Liège pour performer à un plus haut niveau. Depuis mes seize ans, j’ai la chance de performer en DH, pour une Liégeoise c’est assez rare, je pense que nous ne sommes que quatre à ce niveau. »

À Louvain, Marie Grimard a d’ailleurs eu la chance de côtoyer des joueuses des Red Panthers : « Évoluer avec – ou contre – ces internationales me permet de beaucoup progresser. » Grâce à ses différentes performances, la hockeyeuse a déjà été récompensée en étant élue meilleure gardienne de la première partie de saison avec le Wellington. Elle a aussi figuré dans l’équipe-type du magazine de Hockey Player en 2018. Le championnat belge est un championnat très élevé, pour preuve, dans son équipe, elle fréquente des sportives du monde entier : « Il y a cinq Canadiennes, une Argentine et une Espagnole. Nous parlons donc principalement anglais pour que tout le monde se comprenne ». Lorsque nous lui avons demandé si elle était intéressée par un défi à l’étranger, la gardienne ne semblait par contre pas plus emballée que cela : « Je n’ai pas spécialement envie de quitter mes racines car le championnat belge est déjà assez élevé. Je vais continuer à apprendre un maximum ici avant de peut-être penser à aller ailleurs, il faut savoir qu’aucune joueuse de l’équipe nationale ne milite en ce moment à l’étranger ».

En plus de ces études en kiné, de ses trois entraînements par semaine, de son match et de sa séance de musculation, la hockeyeuse dirige un entraînement hebdomadaire aux gardiens de l’équipe première à Embourg. Elle nous confie cependant que les trajets ne sont pas toujours faciles en plus de ses études : « Il faut faire des sacrifices pour réussir. Quand je n’avais pas le permis, c’est mon papa qui faisait les trajets avec moi, lui aussi a dû faire beaucoup de sacrifices pour que je puisse continuer à faire ce que j’aime au plus haut niveau ». Avant l’arrêt complet de la saison, Louvain était certain d’accéder aux playoffs. Une fin prématurée du championnat qui a tout chamboulé. La Liégeoise a d’ailleurs décidé de rejoindre le Racing Club de Bruxelles. « Le package qu’on me proposait était plus complet », précise-t-elle. « C’est une formation quasi 100 % belge, il y a sans doute plus de stabilité. Et puis, je vais retrouver des filles comme Jill Boon, Anouk Raes ou encore Linda Haussener. »

Un pas de plus dans sa carrière qui la motive comme jamais. Son exemple est, bien évidemment, le gardien des Red Lions, Vincent Vanasch : « Malgré les difficultés auxquelles il a dû faire face, il n’a jamais rien lâché. Un moment, il a voulu laisser tomber mais sa femme et sa famille l’ont poussé à continuer et, aujourd’hui, il est en grande partie responsable des bons résultats de notre nation. » Marie Grimard a été reprise dans diverses sélections nationales (U15, U16, U18 et en U21), elle a aussi participé à trois Coupes d’Europe, dont une l’année passée à Valence avec les U21, terminant à la quatrième place. Son rêve ultime reste d’atteindre un jour les Jeux olympiques avec les Red Panthers, mais elle garde la tête bien sur les épaules.

La qualification pour les demi-finales du tournoi à Valence demeure un de ses plus beaux souvenirs : « Les deux premiers matches de poule nous n’avons pas bien performé, le troisième était donc très important. On s’est donné jusqu’au bout, à la fin du match le sentiment était inexplicable, c’était super. »

Eva Burlet, In La Meuse, jeudi 23 avril 2020.

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