La troisième tentative aura donc été la bonne pour le hockey belge qui n’avait plus eu d’autre choix que de recourir à la régionalisation après deux tentatives avortées en 2002 et 2004. La dernière fédération sportive encore unitaire de notre Royaume vit donc ses dernières heures sous sa forme actuelle après l’assemblée générale historique, de samedi, lors de laquelle est intervenu le vote en faveur de la scission. 44 clubs sur les 64 étaient présents et 392 voix se sont portées pour appuyer le projet, 81 contre. Un choix dicté par la raison et non par le cœur…
La Fédé pourra donc dorénavant bénéficier des fameux subsides nécessaires accordés par les deux Communautés via le Bloso et l’Adeps grâce à la Ligue Francophone de Hockey (LFH) et à la Vlaamse Hockey Liga (VHL). Les deux entités seront créées, l’an prochain, pour débuter le championnat 2013-2014. De son côté, l’ARBH continuera à exister sous forme d’une coupole qui règlera le déroulement des championnats nationaux Honneur, 1 et 2 et qui gèrera les équipes nationales, la communication, le marketing ou l’arbitrage.
1. Pourquoi avoir dû opter pour cette solution si rapidement ? Pour Jean-Christophe Capelle, le secrétaire général de l’ARBH, la situation était tout simplement devenue intenable. « Nous ne pouvons plus continuer à vivre de bouts de chandelles. Le comité olympique belge (COIB), la Loterie Nationale et plusieurs autres sponsors nous ont aidés à réaliser nos objectifs sportifs, mais dans le fonctionnement journalier et dans l’optique d’un futur développement du sport et des clubs de nouveaux subsides sont indispensables. A côté de cela, un décret flamand qui n’a pas encore été voté conditionnera très bientôt la libération des subsides par les communes et les régions aux seules disciplines scindées. On ne pouvait donc pas viser plus clairement le hockey. »
2. Les clubs bruxellois n’auront-ils pas tout intérêt à opter pour la ligue néerlandophone ? Théoriquement, il n’y a aucun avantage à choisir une ligue plutôt que l’autre. De plus, si un club bruxellois décide de rejoindre la ligue flamande, son caractère linguistique devra être clairement démontré. Cela signifie en pratique que toute la communication et les documents opérationnels (statuts, comptabilité, fiscalité,…) devront être rédigés en néerlandais. Enfin, la langue véhiculaire utilisée devra également le néerlandais. « Des clubs comme Linkebeek ou le Baudouin à Dilbeek posent effectivement problèmes. Ils font partie de la région flamande alors qu’ils sont à forte connotation francophone, mais nous cherchons des solutions », complète encore le secrétaire général.
3. Que va devenir le hockey wallon ? Certains observateurs prédisent que cette scission va permettre une croissance dans certaines régions où il est encore actuellement fort peu représenté. Du côté d’Embourg, dans la province de Liège, Nicolas Philips, le président du club qui compte 430 membres, espère effectivement que cette décision va permettre au hockey de poursuivre sa progression. « C’est vrai que nous avons déjà entendu certains parents regretter le fait qu’il faille faire deux heures de voiture pour disputer un match d’écureuil de l’autre côté du pays. C’était clairement un frein à l’inscription de nombreux enfants. Cette décision va peut-être permettre d’ouvrir des portes et ce choix de raison aura peut-être effectivement un sens. A côté de cela, si l’Adeps peut nous aider de manière plus importante à l’avenir pour financer nos infrastructures, ce choix aura encore plus de sens. Mais tout dépendra de la manière dont cette scission sera gérée au quotidien dans le futur. Certaines catégories étaient déjà organisées de manière régionale. »
4. Que cela va-t-il changer concrètement pour les Red Lions et les Belgian Panthers ? « C’est si nous n’avions pas été scindés que la situation aurait été extrêmement compliquée pour nos équipes nationales, analyse le Président Marc Coudron. Cela aurait été absurde mais nous aurions dû opérer certains choix ou privilégier l’une de nos deux équipes. Le COIB nous aide de manière impressionnante mais il ne pourra pas continuer de la sorte et même aller au-delà au niveau du financement. Dans l’avenir, nous aurons encore besoin de moyens supplémentaires pour atteindre nos objectifs. Et sans cette scission, cela serait tout simplement impossible d’obtenir ces moyens et de viser, par exemple, le Top 4 mondial chez les Messieurs ou le Top 10 chez les Dames. »
Laurent Toussaint in Le Soir, lundi 3 juin 2012.
© Philippe Demaret – Okey.be
La raison du plus fort est toujours la meilleure faisait dire au loup, un certain La Fontaine. Pour le prouver le loup dévora l’agneau qui avait eu la hardiesse de troubler son breuvage! Dans cette scission, qui est le loup, qui est l’agneau, l’avenir nous le dira; mais une chose est certaine, il y aura sûrement, quelque part des agneaux qui se feront dévorer.
Mais il me vient à l’esprit une question : Quid du Hockey en salle?