Une véritable apothéose. Ce succès face à l’Irlande, en finale du tournoi qualificatif olympique, ne pouvait leur échapper. Le ticket olympique leur était clairement destiné après une semaine sans la moindre fausse note. Les Panthères n’ont pas tremblé au moment d’aborder la dernière ligne droite vers les Jeux. Septante minutes intenses et au bout desquelles les joueuses ont enfin pu relâcher la pression accumulée depuis plusieurs mois. Des larmes, des cris, un bonheur intense, indescriptible, devant plus de 3.000 supporters déchaînés. « Il n’y a pas de mots pour décrire mon sentiment à l’heure actuelle. C’est tout simplement magique, » claironnait ainsi la gardienne Nadine Khouzam.
Il ne fallait d’ailleurs attendre que douze minutes pour assister au premier but de Sofie Gierts. « Le scénario a été idéale même si nous avons connu cinq premières minutes délicates, analysait sereinement Pascal Kina au coup de sifflet final. Ensuite, tout s’est déroulé comme prévu. Nous menions 3-0 à la pause en développant notre jeu et en proposant un hockey de qualité. Ensuite, la seconde période a été plus délicate puisque nous avons joué plus de vingt minutes à dix, mais sans conséquence. »
Et si au cours du tournoi, la Belgique s’est avant tout appuyée sur un collectif sans faille, c’est la revenante, Sofie Gierts, élue meilleure joueuse du tournoi, qui a porté les Panthères vers le succès en inscrivant trois buts lors de la finale. « L’équipe était fin prête avant d’aborder cette semaine, poursuivait encore le coach. Nous avons également eu la chance de compter sur un magnifique public pour nous porter vers la victoire. Enfin, comment ne pas évoquer le travail remarquable de l’ensemble de mon staff. »
Car c’est effectivement une œuvre collective qui a permis à ce groupe de progresser de manière impressionnante vers le sommet. Alain Ptak pour la préparation physique. Alain Goudsmet pour le mental. Jean-Philippe Brulé et John Goldberg aux côtés de Pascal Kina. Le Gantois a pointé ses priorités et il a travaillé sereinement, durant près d’un an, pour façonner cette équipe. « Je savais que qu’elle possédait un magnifique potentiel. J’en avais parlé à Marc Coudron lors de plusieurs discussions. Je savais donc que je faisais un bon choix en acceptant la fonction. Il suffisait de travailler très dur pour parvenir à sortir le meilleur de chacune des joueuses. Tous ensembles, nous sommes parvenus à atteindre ce superbe résultat. J’avais annoncé qu’il ne s’agirait en aucun cas d’un exploit. Et je ne me suis pas trompé. »
Et si les joueuses profitaient toutes en famille de cette qualification largement méritée, le coach des Panthères avait déjà dans un petit coin de la tête le tournoi olympique. « Physiquement et tactiquement, nous pouvons encore progresser. Nous avons à présent quatre mois pour préparer cette prochaine échéance. Nous n’irons certainement pas à Londres pour faire de la figuration même si nous serons certainement l’équipe la moins bien classée à y prendre part. Nous avons fait un gros travail depuis plus d’un an et nous allons poursuivre dans cette voie. »
Laurent Toussaint, In Soir, lundi 26 mars 2012.