La Belgique entame, ce samedi, une semaine importante avec sa participation au Championnat d’Europe de Mönchengladbach. En effet, les Red Lions obtiendront, en Allemagne, une première chance de décrocher leur ticket pour les prochains Jeux olympiques. Mais la tâche s’annonce ardue pour nos compatriotes qui devront réussir une performance pour terminer sur le podium, ou dans le Top 4, si l’Angleterre – qualifiée d’office en tant que pays organisateur – termine devant elle. Pour conduire le groupe vers la qualification, Colin Batch, l’Australien qui a succédé, en décembre dernier, à Adam Commens, va tenter d’appliquer, à notre équipe nationale, la recette miracle qui lui a permis d’offrir deux titres d’affilé en championnat aux bouillants supporters du Dragons. Portrait d’une personnalité entière et attachante au parcours sportif éblouissant.
Lorsqu’au début des années soixante, le jeune Colin s’amusait avec ses trois frères et son papa à tâter du stick dans le jardin familial de Melbourne, personne ne pouvait encore présager de la carrière extraordinaire qu’allait entreprendre le plus jeune de la fratrie. Pourtant, dès l’âge de cinq ans, et ses premiers pas au sein du club de Waverly, il prenait goût très rapidement à la compétition. Ensuite, tout s’enchaîne assez rapidement pour lui dans un pays où le hockey est un sport national et la concurrence est terrible pour recevoir les honneurs de défendre les couleurs nationales. De 1979 à 1990, il accumule une solide expérience internationale lors de ses 175 sélections et ses deux participations aux Jeux olympiques. Il remporte également une médaille d’or lors de la Coupe du Monde en 1986. En 2001, il ouvre un nouveau chapitre important de sa carrière en devenant coach assistant de l’équipe nationale australienne masculine avec, en point d’orgue une médaille d’or lors des J.O. d’Athènes en 2004.
Mais Colin Batch aime les défis. Après un cycle de huit ans, il veut se fixer de nouveaux objectifs. En décembre 2008, il débarque à Brussels Airport avec son épouse pour tenter l’aventure dans notre pays. Il accepte le poste de T2 chez les Red Lions et prend en main la destinée du Dragons, sans entraîneur depuis plusieurs semaines. L’acclimatation est laborieuse pour l’Australien qui doit s’habituer à la rudesse de notre climat mais également à un style de vie complètement différent de celui de son pays d’origine. Toutefois, il en faut bien plus pour le décontenancer et le perturber. Colin travaille d’arrache-pied à ses différents projets sportifs. « Il analyse toujours tout consciencieusement et il porte beaucoup d’attention aux détails, explique Felix Denayer, international évoluant au Dragons. Le système de jeu doit être clair pour tout le monde et les différentes possibilités doivent toujours abordées et discutées. Il privilégie également les contacts individuels avec ses joueurs et il n’hésite pas à prendre en compte leur avis. »
Puis, le 4 décembre dernier, l’Australien accepte la mission proposée par la Fédération suite à la démission surprise d’Adam Commens, retourné au pays, quelques semaines plus tôt, prendre la tête de l’équipe nationale dames. Il reprend alors les rênes du groupe en assurant une parfaite continuité avec son prédécesseur. « Colin est un homme très calme et posé, poursuit Maxime Luycx, le capitaine belge aux 297 sélections. C’est un coach qui aime beaucoup communiquer avec ses joueurs. Il est très structuré dans son travail et il possède un sens du professionnalisme très aiguisé. Adam était plus expressif et certainement plus extraverti mais leur approche du hockey demeure, au final, assez similaire. »
Et après avoir conduit le Dragons vers un second titre de champion de Belgique, au mois de juin, le nouveau mentor l’équipe belge a tiré sa révérence à Brasschaat pour se concentrer entièrement à sa tâche en équipe nationale. Il veut aujourd’hui réussir à imprimer sa marque de fabrique chez les Red Lions à savoir un hockey moderne, rapide et extrêmement efficace. Mais ce qu’il souhaite obtenir, par-dessus tout, ce sont des résultats. A commencer par un ticket pour les prochains J.O., dès la semaine prochaine, sans devoir passer par le tournoi qualificatif olympique organisé en mars prochain, en Belgique, dans les installations du Beerschot.
Laurent Toussaint, In Le Soir, vendredi 19 août 2011
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